Xavier Niel ne voit pas d’un bon œil la nomination de Laure de La Raudière à l’Arcep
La Présidence de l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms, est vacante, et la députée Laure de La Raudière serait favorite pour prendre la tête de l’institution mais son passé passe mal pour le patron de Free.
Le nom du président ou de la présidente de l’Arcep devrait être connu d’ici quelques heures voire jours mais déjà le nom de Laure de La Raudière revient souvent. La députée Agir d’Eure-et-Loir serait en effet la favorite pour prendre le poste vacant depuis la fin du mandat de Sébastien Soriano en ce début janvier.
Un choix qui pourrait sembler logique puisque Laure de La Raudière connaît plutôt bien le secteur qu’elle aura à réguler si elle prend la tête du gendarme des télécoms. Après un diplôme à Télécom Paris, elle a travaillé pendant près de 14 ans chez l’opérateur historique ainsi que dans des commissions gouvernementales visant la couverture des territoires ruraux, mais elle n’est plus liée à Orange depuis une vingtaine d’années.
Toutefois, ce passé chez France Télécom passe mal pour Xavier Niel, le créateur de Free, qui se dit « surpris ». « Nommer à la tête d’une autorité indépendante quelqu’un qui a bossé 15 ans chez Orange, cela me paraît un peu surprenant » a t-il indiqué au micro de BFM Business.
Mais Xavier Niel avoue également que la députée est une « personne très compétente et qui connaît bien le secteur, qui connaît bien les télécoms ». Outre ce passé bien connu, le patron de l’opérateur imagine mal une personnalité politique prendre la tête d’une autorité indépendante.
Au-delà de ces divergences, Xavier Niel pourrait également se la jouer tactique avec cette sortie en mettant un peu la pression sur Laure de La Raudière. Mais il se pourrait surtout que l’homme d’affaires soit un peu rancunier, en plus d’être taquin.
En effet, comme le rappelle Le Figaro, Laure de La Raudière accompagnée de Corinne Erhel avait produit un rapport à charge à l’encontre de Free Mobile en 2013. Les deux femmes politiques fustigeaient ainsi les pratiques du nouvel entrant sur le marché du mobile. Selon elles, Free Mobile aurait détruit des emplois dans le secteur des télécoms à son arrivée.
En revanche sa sortie concernant Trump qui n’oserait pas « faire un truc pareil aux Etats-Unis » est une pique. Le 45ème président des Etats-Unis a en effet nommé l’ancien avocat d’un opérateur à la tête de la FCC, l’équivalent américain de l’Arcep. Un homme très controversé puisqu’il souhaite l’abrogation de la neutralité du net.
Il ne faut pas oublier que le nom du futur dirigeant de l’autorité n’est pas encore connu et outre la députée, il reste trois autres candidats dont Mohammed Adnène Trojette.
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