Des opérateurs européens veulent que les grandes plateformes contribuent au coût de l’infrastructure numérique

Orange, Vodafone, Telefónica et Deutsche Telekom demandent aux grandes plateformes de contenus de contribuer au coût de l’infrastructure numérique européenne, qui supporte leurs services.

Ce lundi, Orange a lancé un appel aux côtés de trois autres opérateurs européens : l’anglais Vodafone, l’espagnol Telefónica et l’allemand Deutsche Telekom. D’après eux, les activités numériques se développent à une vitesse vertigineuse et la connectivité est devenue capitale dans notre société mais aussi dans notre quotidien.

Le trafic de données augmente de près de 50% chaque année et les opérateurs ont donc investi en masse dans la modernisation des infrastructures réseau pour augmenter leurs capacités. Cela a d’ailleurs permis aux communications de se poursuivre sur internet pendant la crise sanitaire, malgré des pics de trafic fixe et mobile.

Une situation qui n’est pas viable

D’après les quatre opérateurs, la poursuite de ces investissements est « indispensable » mais la situation actuelle n’est « pas viable » et la charge des investissements doit être partagée. Le streaming vidéo, les jeux et les réseaux sociaux hébergés par les plateformes représentent à eux seuls plus de 70% de l’ensemble du trafic de données sur les réseaux. Or pour Orange, Vodafone, Telefónica et Deutsche Telekom, les plateformes numériques profitent à peu de frais de modèles commerciaux hyper évolutifs alors qu’eux assument seuls les investissements nécessaires en matière de connectivité.

Mais pour différentes raisons comme la forte position sur le marché des plateformes, les opérateurs ne peuvent pas négocier de conditions équitables avec elles. De plus, les investissements des telcos ne parviennent pas à générer de rendements suffisants et cela les inquiète par rapport au développement de leurs infrastructures. Et c’est sans parler de l’augmentation du trafic de données qui va encore se poursuivre.

Les opérateurs demandent un partage des investissements

« Si nous ne remédions pas au déséquilibre de la situation, l’Europe se laissera distancer par d’autres régions du monde, ce qui aura pour effet de dégrader la qualité de l’expérience pour l’ensemble des consommateurs. »

Orange, Vodafone, Telefónica et Deutsche Telekom estiment également que le partage des investissements est « essentiel » pour accélérer l’adoption de la connectivité verte et des technologies numériques contribuant à des économies plus durables. Cela permettrait même de « renforcer le leadership international de l’Europe en matière d’écologie et de promouvoir des emplois verts ».

Les quatre opérateurs européens demandent donc aux législateurs de l’Union européenne d’introduire une réglementation pour que « les acteurs du marché qui bénéficient de la transformation numérique apportent une contribution juste et proportionnée aux coûts des biens, services publics et infrastructures associées », d’après l’engagement de la Commission européenne.