Pornographie : deux associations de protection de l’enfance réclament la suspension de Twitter
Deux associations de protection de l’enfance demandent la suspension temporaire des réseaux sociaux dont Twitter, qui ne respectent pas les textes législatifs.
Le Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (Cofrade) et l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN) ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche, dans laquelle ils pointent du doigt Twitter.
Les deux associations expliquent que les études montrent que la plupart des français possèdent leurs propres outils numériques entre 6 et 10 ans. Les enfants sont donc de plus en plus jeunes sur les réseaux sociaux et d’après une enquête menée par Cofrade et OPEN, 28% des 7 à 10 ans et 72% des 11 à 14 ans fréquentent régulièrement les réseaux sociaux.
Une exposition croissante aux contenus choquants
Un nombre croissant de ces enfants rapporte avoir été exposé à des contenus choquants (sexualité, violence…) avec 40% des 7 à 10 ans. Les deux associations indiquent par ailleurs que « l’ensemble des réseaux sociaux sont concernés par la présence de contenus inadaptés à l’âge de certains de leurs utilisateurs ».
D’après la législation, les enfants ne sont pas censés être présents sur les réseaux sociaux avant l’âge de 13 ans (entre 13 et 15 ans uniquement avec l’accord parental). Pourtant, l’âge n’est que très peu contrôlé par les plateformes et les autorités, qui se cachent derrière leur statut d’hébergeurs pour nier toute forme de responsabilité, d’après Cofrade et OPEN.
Twitter dans le viseur des associations
Parmi les réseaux sociaux pointés du doigt par les deux associations de protection de l’enfance, Twitter fait figure de mauvais élève. Ses conditions d’utilisation sont « surprenantes voire en totale contravention » avec les lois en vigueur en France.
« Twitter autorise, sous conditions, la publication de tous les autres médias, y compris pornographiques »
Un enfant peut donc être exposé à des vidéos pornographiques « en quelques clics » et cela peut aller jusqu’à des contenus de nature zoophile et même des viols, indiquent Cofrade et OPEN. Une récente loi oblige pourtant les plateformes à prendre des mesures pour s’assurer qu’aucun enfant ne se déclare majeur pour accéder à des contenus pornographiques.
L’ARCOM a été saisie
Les deux associations ont donc décidé de saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) pour réclamer le blocage de cinq sites pornographiques mondiaux.
« Il est flagrant que Twitter ne respecte pas la législation, et qu’il s’expose à une potentielle suspension de ses services en France si ses conditions d’utilisation étaient portées à la connaissance de l’ARCOM » peut-on lire dans la tribune du Journal du Dimanche.
Cofrade et OPEN réclament alors la suspension temporaire des réseaux sociaux qui ne respectent pas les lois de protection de l’enfance, ainsi que la tenue d’Etats généraux sur la régulation des plateformes concernant la protection des enfants.
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