La CNIL rappelle les risques de partager des photos et des vidéos de ses enfants sur les réseaux

La CNIL rappelle les risques de partager des photos et des vidéos de mineurs sur internet ainsi que les bons réflexes à adopter.

smartphone reseaux sociaux

De nombreux parents postent des photos ou des vidéos de leurs enfants sur internet et parfois, dans des groupes publics ou pas vraiment privés. Un phénomène qui s’appelle le « sharenting » outre Atlantique et qui pose la question de la responsabilité des parents.

Des comportements à risque

Selon l’observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, un peu plus d’un parent français sur deux a déjà partagé du contenu de leurs enfants sur les réseaux sociaux. La Commission nationale de l’informatique et des libertés juge que cela « n’est pas un acte anodin » et qu’il « comporte de nombreux risques ».

En effet, l’image de l’enfant peut être utilisée à des fins malveillantes comme le rappelle la CNIL, notamment dans le cas de photos où les enfants sont dénudés. Les contenus peuvent participer à la création de faux profils, des partages avec d’autres inconnus ou alimenter des réseaux de pornographie infantile. Et cela est facilité par le fait que le profil est public ou que les photos sont partagées dans des groupes où n’importe qui peut rentrer, même s’ils sont indiqués comme « privés » ou avec des « amis » qui n’en sont pas vraiment.

De plus, les avancées dans les modèles d’intelligence artificielle facilitent la création de « deep-fake » souligne la Commission, ce qui là aussi peut alimenter des réseaux pédopornographiques.

D’ailleurs, la Fondation pour l’Enfance a estimé dans un rapport publié en 2024 que 50% des images échangées sur les forums ont été publiées à l’origine par les parents sur les réseaux sociaux.

Au delà de l’amplification des pratiques pédocriminelles, le partage de photos et de vidéos d’enfants peut alimenter le harcèlement scolaire ou le cyberharcèlement et cela même des années après la publication originale soit parce qu’elle est restée en ligne soit parce qu’elle aura été enregistrée et partagée.

Des photos qui parlent

A noter que les photos ou les vidéos peuvent également donner beaucoup d’informations sur les enfants. Si les métadonnées sont généralement perdues lors de la mise en ligne sur un réseau social, il est possible de récupérer beaucoup d’informations à partir d’une photo ou d’une vidéo qui pouvait paraître anodine, surtout en recoupant les données.

Une photo lors d’un match peut indiquer le sport préféré de l’enfant, le club qu’il fréquente et donc du lieu de l’entraînement. Internet peut ensuite indiquer les rencontres à venir où les horaires.

Les bonnes pratiques

Pour éviter tout problème, la CNIL affiche plusieurs bonnes pratiques à mettre en place. Le partage de photos ou de vidéos doit plutôt se faire au travers de messageries instantanées chiffrées ou de MMS. La CNIL préconise également le partage via courrier électronique mais il ne faut pas oublier les risques de piratage de la boîte mail.

La CNIL rappelle qu’il est également important d’obtenir l’accord de l’autre parent avant de diffuser des contenus sur le net, notamment suite après une séparation entre les deux parents. La justice a établit plusieurs fois qu’une telle diffusion nécessitait l’accord des deux parents.

Il faut également éviter de partager certaines photos, notamment lorsqu’il est question de son intimité, et il est conseillé de cacher son visage.

Enfin, il est à noter que les enfants ont le droit au respect de leur vie privée et qu’ils ont un droit à l’image, d’ailleurs en tant que mineurs, ils bénéficient d’une protection renforcée. La CNIL estime que les mineurs doivent pouvoir exercer leurs droits par rapport à leurs données personnelles et qu’ils peuvent agir contre leurs parents en cas de non-respect de ces droits.

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