Instagram : l’application avoue être néfaste pour les adolescents
Des documents internes d’Instagram ont mesuré la proportion des jeunes qui souffrent à cause de l’application. En cause : la comparaison sociale avec les influenceurs et les égéries de mode.
Instagram fait partie des applications les plus populaires, et compte 1,2 milliard d’utilisateurs mensuels dans le monde. Mais la plateforme n’est pas toujours bénéfique pour ses utilisateurs, notamment chez les plus jeunes. L’app a en effet mesuré et qualifié à quel point elle pouvait être néfaste pour les adolescents, comme le rapporte Les Echos.
« Nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois »
Ce n’est pas un scoop, les réseaux sociaux et le monde de la mode entretiennent les stéréotypes de beauté. Mais Instagram reconnaît y participer. Le Wall Street Journal a publié une enquête interne de l’application, dans laquelle elle avoue elle-même un constat alarmant : « Nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois ».
Toujours d’après l’enquête interne révélée par le WSJ, Instagram constate qu’un adolescent sur cinq indique que l’application « les fait se sentir moins bien ». Les adolescentes britanniques sont d’ailleurs les plus négatives : 23% des jeunes filles au Royaume-Uni se sentent « plutôt mal » à cause d’Instagram tandis qu’elles sont 18% chez les américaines. Chez les garçons, l’app est également néfaste. Ce sont ainsi 13% des ados britanniques qui se sentent « plutôt mal » et 12% des ados américains.
« les adolescents sont en réalité conscients qu’il [Instagram] peut être mauvais pour leur santé mentale, pourtant ils sont obligés de passer du temps sur l’application de peur de manquer une tendance culturelle ou sociale » – Instagram
Et parmi les causes de ces constats, la plateforme indique plusieurs éléments : pression de se conformer aux stéréotypes sociaux, comparaison à la richesse et à la beauté physique des influenceurs, besoin de validation avec les vues et les likes, hypersexualisation des filles, etc.
Instagram réagit à l’enquête publiée par le Wall Street Journal
Dans un communiqué publié hier par Instagram, l’application a tenu à se défendre et estime que le Wall Street Journal « se concentre sur un ensemble limité de résultats et les présente sous un mauvais jour ».
« Des problèmes tels que la comparaison sociale négative et l’anxiété existent dans le monde, ils vont donc exister également sur les réseaux sociaux. » – Instagram
Consciente toutefois des problèmes complexes et difficiles auxquels les jeunes peuvent être confrontés, la plateforme indique que son travail consiste à s’assurer « que les gens se sentent bien dans l’expérience qu’ils ont sur Instagram ». Et d’ajouter : « y parvenir est quelque chose qui nous tient à cœur. »
Instagram explique avoir beaucoup travaillé sur l’intimidation, le suicide, l’automutilation et les troubles de l’alimentation. Pour cela, l’application dit avoir développé des fonctionnalités comme par exemple la possibilité de cacher son compte pour se protéger face au harcèlement. Elle indique également mettre en lien ses utilisateurs en difficulté avec des associations locales.
« Nous nous concentrons de plus en plus sur la lutte contre les comparaisons sociales négatives et l’image corporelle négative » – Instagram
Pour certains utilisateurs ayant un mal-être par rapport à leur image et qui effectuent plusieurs fois des recherches en ce sens, le réseau social affirme être en train d’explorer des moyens pour les inciter à examiner différents sujets avec un contenu « qui les inspire » et qui modifiera « une partie de la culture d’Instagram qui se concentre sur l’apparence ».
La concurrence a déjà pris les devants
Pour le moment, cette réponse d’Instagram semble assez floue sur les moyens à mettre en place pour remédier à ces problématiques. En attendant, son concurrent TikTok a déjà annoncé plusieurs mesures comme des guides pour le bien-être et l’alimentation, ou encore une ligne d’aide ouverte pour les utilisateurs ayant des pensées suicidaires.
En tout cas, Instagram doit travailler sur ces sujets liés aux adolescents, d’autant plus qu’il compte prochainement ouvrir une version de son application pour les moins de 13 ans.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.