Enquête ANFR : pour se protéger des ondes, il envoie encore plus d’ondes et brouille tout un quartier
L’été dernier, l’ANFR a été appelée suite au brouillage d’une antenne en Moselle. Suite à son enquête, il s’est avéré qu’un homme utilisait un brouilleur pour se protéger des ondes de l’antenne située non loin de là.
Dans son rôle de gardienne des ondes, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) enquête lorsque des brouillages sont signalés par les opérateurs. C’est ce qui l’a poussé à aller enquêter sur la commune de Sarreguemines, dans le département de la Moselle.
Un électrosensible à l’origine des brouillages
A la fin de l’été dernier, un opérateur s’est plaint d’un brouillage sur les bandes 800, 900, 1 800, 2 100 et 2 600 MHz dans un coin de Sarreguemines. L’ANFR est donc partie sur place afin de trouver le fauteur de trouble qui affectait au final la 2G, la 3G et la 4G, mais aussi le GPS et le WiFi dans la bande des 2,4 GHz.
A bord de leur véhicule laboratoire, l’équipe de l’Agence s’est mise à chercher où le signal était le plus fort avant de tomber face à un immeuble de plusieurs étages où elle poursuivit la recherche à pied, afin d’identifier l’appartement d’où provenait l’équipement qui brouillait ces ondes.
Cependant, après avoir identifié l’appartement fautif, l’ANFR a dû faire appel aux forces de l’ordre au motif que les brouilleurs peuvent être utilisés parfois pour des activités criminelles. Mais finalement, il n’en était rien et ils ont pu pénétrer dans l’appartement qui était recouvert d’aluminium et de couvertures de survie.
L’homme qui vivait dans ces lieux a expliqué qu’il se considérait comme électro hypersensible et que c’est pour cette raison qu’il avait essayé de transformer son appartement en cage de Faraday. C’est aussi pour cela qu’il avait un brouilleur multi-bandes, utilisé à des fins thérapeutiques, qui lui permettait de mieux dormir.
Sauf qu’un brouilleur d’ondes émet lui même des ondes, très fortes, et la configuration de l’appartement avec ses nombreuses feuilles d’aluminium et couvertures de survie ne faisait en réalité qu’amplifier encore ces ondes qui restaient en partie enfermées dans l’appartement.
L’électrosensibilité de l’homme était donc purement psychosomatique et le fait de penser que les ondes étaient coupées lui permettait de dormir sereinement, sans savoir qu’il était en réalité exposé à beaucoup plus d’ondes.
De multiples récidives
Quatre jours après cette enquête, l’ANFR a de nouveau été appelée pour des cas de brouillages sur la même antenne. La nouvelle enquête a encore mené l’équipe devant le même immeuble où l’homme avait installé un nouveau brouilleur d’ondes.
Une perquisition a été menée alors que plusieurs récidives ont été constatées. Sur place, les fouilles ont permis de trouver deux autres brouilleurs d’ondes dont l’un qui pouvait aussi perturber la 5G qui avait été épargnée jusque là.
Il a été déclaré coupable des faits mais le procureur de la République a considéré qu’il ne cherchait pas à brouiller tout le quartier mais seulement son environnement, ce qui lui a valu la confiscation de ses quatre brouilleurs et le paiement des droits fixes de procédures. La sanction maximale pouvant monter à six mois de prison et 30 000 euros d’amende.
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