L’ex-ministre délégué chargé du Numérique s’est fait pirater son téléphone après avoir cliqué sur du phishing
Jean-Noël Barrot qui a occupé le poste de ministre délégué chargé du Numérique a subi un piratage de son téléphone personnel après avoir cliqué sur un lien malveillant qu’il avait reçu sur Signal.
C’est une histoire assez banale d’un piratage suite à un phishing. Des milliers de personnes se font avoir par de tels liens chaque année mais elle est assez cocasse puisqu’elle concerne directement l’ancien ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot.
Le refus de faire analyser son téléphone
En novembre dernier, l’actuel ministre des Affaires étrangères a été piraté d’après les informations de Mediapart et c’est son homologue du Bahreïn qui a levé le lièvre. Ce dernier a reçu un message d’un certain « Jean Barrot » qui lui demandait s’il allait bien et si un appel pouvait être fait. Outre la faute dans le prénom, le message était également assez peu protocolaire, ce qui a permis de détecter rapidement le faux message et de prévenir immédiatement les autorités françaises.
Ce piratage fait suite à un clic sur un lien corrompu reçu par le ministre le 25 novembre et sur lequel il a cliqué durant une réunion des ministres des affaires étrangères du G7. Le message avait été envoyé sur le téléphone personnel de Jean-Noël Barrot – un Samsung – au travers de la messagerie Signal.
Son téléphone est passé entre les mains de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) qui n’a pas trouvé de traces des logiciels espions Predator et Pegasus. Cependant, le ministre n’a pas souhaité que l’Agence pousse les investigations et a récupéré son téléphone, prétextant une série de déplacements du 27 novembre au 4 décembre.
Une série de mesure ont été mises en œuvre pendant ces quelques jours (mode avion, routeur individuel pour se connecter au réseau…) et l’Anssi serait encore en lien avec le ministre selon une réponse du cabinet du ministre envoyée à Mediapart.
Mais le choix du ministre de ne pas laisser le téléphone aux enquêteurs et de ne pas vouloir changer de téléphone interroge. Un autre téléphone aurait pu être utilisé en quelques minutes seulement, même en récupérant les données personnelles comme les photos ou autre.
Le porte-parole du filtre anti-arnaque
Au delà de ça, la situation est assez ironique puisque c’est Jean-Noël Barrot lui même qui faisait la promotion du filtre anti-arnaque voulu par le Gouvernement en 2023 et qui devait justement permettre de ne pas tomber dans les pièges du phishing. Repoussé un temps en 2024, avant les JO, celui-ci ne semble plus d’actualité. En l’occurrence, il aurait sans doute été utile.