
Scellée en 2011, cette entente permet à Free d’utiliser les infrastructures 2G et 3G d’Orange lorsque son propre réseau est insuffisant. Ce partenariat, révisé à plusieurs reprises (2016, 2020, 2022), devait initialement prendre fin en 2025. Désormais, les deux groupes ambitionnent une nouvelle extension de trois ans selon Le Figaro, ciblant exclusivement l’itinérance en 3G pour les services de téléphonie vocale.
À ses débuts, l’accord représentait une véritable manne pour Orange, avec une facture annuelle pouvant atteindre un milliard d’euros versée par Free. Mais aujourd’hui, le recours à cette itinérance est devenu marginal : Free a progressivement maillé le territoire de ses propres antennes, ne sollicitant plus qu’exceptionnellement le réseau de son partenaire.
Un sujet sensible chez les concurrents
SFR et Bouygues Telecom dénoncent de longue date ce qu’ils perçoivent comme un avantage concurrentiel injustifié. L’Arcep, régulateur des télécoms, s’était d’ailleurs déjà inquiétée d’un usage prolongé de l’itinérance, mettant en garde contre une dépendance nuisible à la concurrence.
Malgré les critiques, l’Arcep a jusqu’à présent validé les différentes prolongations de l’accord, tout en en encadrant les conditions. En 2016 et 2020, elle avait exigé une baisse des débits disponibles pour les abonnés Free sur le réseau Orange. En 2022, l’autorité avait pris acte d’une baisse notable de l’usage de l’itinérance, considérant que le contrat incitait toujours Free à poursuivre ses investissements en infrastructure propre.
Une nouvelle évaluation est prévue dans les jours à venir, l’Arcep devant consulter les acteurs du secteur avant de trancher sur la validité de l’avenant souhaité.
Une échéance alignée sur la fin de la 3G
Le choix de 2028 comme nouvelle limite à l’accord n’est pas anodin. C’est la date prévue pour l’extinction définitive de la 3G chez Orange. La 2G, de son côté, doit s’éteindre dès la fin de cette année. Dans ce contexte, certains jugent peu pertinent de continuer à déployer de nouvelles antennes 3G dans des zones reculées pour une technologie sur le point d’être abandonnée.