Projet Pegasus : Un logiciel espion utilisé à travers le monde a ciblé 1 000 français
Forbidden Stories, en association avec 17 rédactions de journaux dont le monde, ont révélé les dérives dans l’utilisation du logiciel Pegasus, utilisé à travers le monde par des Etats afin de surveiller des opposants ou des terroristes selon les cas.
Pegasus est un logiciel espion de l’entreprise israélienne NSO Group qui s’installe seul sur le téléphone. Mais celui-ci aurait été utilisé par des Etats pour cibler des hommes politiques, des journalistes ou encore des avocats, comme le révèlent Forbidden Stories en lien avec 17 journaux dont Le Monde.
Ce logiciel n’est commercialisé qu’auprès d’Etats, et seulement avec l’aval du gouvernement israélien qui a posé des barrières en excluant d’office la surveillance des Etats-Unis, d’Israël ainsi que de la Russie.
On retrouve pêlemêle parmi les clients : le Mexique, l’Inde, le Maroc, l’Indonésie, l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan, le Togo ou encore la Hongrie.
Un logiciel de plus en plus perfectionné
A l’origine, Pegasus s’installait en cliquant sur un lien vérolé qui téléchargeait de façon cachée le logiciel sur le smartphone ciblé. Mais depuis, les techniques ont été perfectionnées.
En effet, le logiciel espion s’installe dorénavant de manière automatique sur le téléphone en passant par les différentes failles présentes à l’image de celle d’iMessage sur les iPhone, ou même directement celle de WhatsApp qui avait permis le piratage de 1 400 téléphones.
NSO qui emploie près de 700 personnes en dédie environ les trois quarts au développement et à la recherche de ses failles qui ne permettent pas seulement d’écouter les appels ou de lire les SMS mais aussi d’accéder aux messageries chiffrées, aux photos…
50 000 numéros surveillés dont 1 000 français
Forbidden Stories a mis la main sur une liste de plus de 50 000 numéros de téléphones entrés dans la base qui active Pegasus. Si la France n’est pas cliente de ce système, il y aurait tout de même plus de 1 000 numéros français, dont la plupart orchestrés par le Maroc.
La liste n’est pas encore connue et les rédactions devraient donner plus de détails dans les prochains jours si l’on en croit FranceTVinfo.
Parmi les cibles dans le monde, il y a eu des avocats (dont l’un est l’avocat d’un opposant à NSO), des journalistes, des diplomates, des médecins, des syndicalistes, ou des hommes politiques y compris des ministres et 13 chefs d’Etats ou membre de gouvernement dont trois européens.
En France, ce sont par exemple deux journalistes de Mediapart qui ont été ciblés dont Edwy Plenel, la contrôleuse générale des lieux de privations de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot qui était journaliste au Canard Enchaîné, ou encore Bruno Delport directeur de TSF Jazz et qui a postulé pour la présidence de Radio France.
D’autres ont été également ciblés comme des journalistes du Monde, de France 2, de France 24, de RFI, de L’Humanité mais aussi Eric Zemmour.
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