En zone rurale, une personne sur trois est privée de bon haut débit

Sur la base des tests effectués par les utilisateurs de son application Queldébit, l’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui l’ampleur de la fracture numérique qui touche les zones rurales et qui se renforce avec la 5G.

L’association de défense des consommateurs propose une application mobile gratuite disponible sur iOS et Android, qui permet aux consommateurs de tester partout leur connexion afin de la qualifier clairement sur une échelle de qualité allant de 0 à 10.

Cette app baptisée Queldébit a été lancée l’année dernière et près de 50 000 personnes l’utilisent. Et grâce aux résultats obtenus sur l’application, l’UFC-Que Choisir peut établir des indicateurs permettant de « faire la transparence » sur la qualité des réseaux mobiles à l’échelle nationale et à l’échelle des territoires. Elle publie aujourd’hui une nouvelle étude qui pointe du doigt les disparités entre ville et campagne.

32% des consommateurs privés de bon haut débit en campagne

La 4G reste largement utilisée par les consommateurs, car plus de 95% des données collectées par Queldébit le sont avec cette technologie, indique l’association, qui considère que l’analyse de la qualité réelle de la 4G est « inquiétante ».

« les chiffres du terrain mettent en évidence une inégalité territoriale extrêmement marquée, puisque dans les zones urbaines les débits moyens sont 66 % plus élevés qu’en zones rurales (55,3 Mbit/s contre 33,3 Mbit/s) »

L’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme et indique que ces moyennes relevées masquent des disparités importantes : « pour beaucoup de consommateurs accéder dans de bonnes conditions à l’internet mobile est tout simplement chimérique ».

Parmi les débits relevés, 14,3% sont inférieurs à 3 Mbit/s soit le débit minimal pour accéder dans des conditions décentes aux services de base de l’internet mobile, comme la navigation sur le web par exemple.

Dans 25% des cas au niveau national, le « bon haut débit » c’est-à-dire un débit au moins égal à 8 Mbit/s, n’est pas atteint, tandis qu’en zones rurales le chiffre grimpe à 32%. La fracture numérique est donc une réalité, à l’heure où disposer d’une bonne connexion est pourtant primordial pour les besoins du quotidien.

La 5G aggrave les disparités

Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir considère que la 5G ne permet pas de résoudre cette fracture numérique, et va même jusqu’à l’aggraver. Même si le gain de performance est très important dans les grandes et moyennes agglomérations, en zones rurales « le débit 5G est seulement 1,5 fois plus important qu’en 4G ».

« la 5G bénéficie réellement aux zones où la 4G est déjà la plus qualitative, ce qui creuse davantage les inégalités entre Français »

L’association interpelle les pouvoirs publics

L’UFC-Que Choisir demande alors aux pouvoirs publics d’imposer aux opérateurs de « proposer un véritable haut débit partout où la couverture mobile est prétendument assurée ».

Elle appelle également les consommateurs à se mobiliser en téléchargeant l’application Queldébit pour vérifier la qualité de leur connexion mobile mais aussi pour multiplier les tests dans divers endroits pour participer collectivement à la mise en lumière de la qualité des réseaux.

#Qualité de l'#internet #mobile : sur la base des tests effectués avec son #appli #QuelDébit, l'@UFCquechoisir dénonce l'inadmissible fracture numérique, qui s'aggrave avec le développement de la #5G ! 32% de consommateurs en zones rurales sont privés d'un réseau #4G de qualité. pic.twitter.com/TPthv80AX2

— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) January 27, 2022