RCS : les opérateurs français veulent remplacer le SMS pour concurrencer WhatsApp Business

L’AF2M, qui regroupe les quatre principaux opérateurs français, prend part au déploiement du RCS en France. Ce protocole vise à remplacer le SMS et pourrait bien faire de l’ombre à certaines grandes plateformes.

RCS (Rich Communication Services) permet de créer des conversations de groupes, de voir quand une personne écrit et d’envoyer des messages en WiFi. C’est ce que propose déjà iMessages, Messenger et WhatsApp. Le protocole est utilisé par plus de 700 millions de personnes dans le monde, et 16 millions de smartphones y sont compatibles en France.

Rivaliser avec les grandes plateformes

Le protocole RCS a été lancé en 2019 sur Android et d’après iGeneration, l’AF2M (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) a lui aussi annoncé son lancement après l’avoir testé pendant deux ans. Et cette annonce possède un aspect commercial car les opérateurs ne veulent pas se laisser distancer par les grandes plateformes que sont WhatsApp Business ou encore Messenger for Business, dans le commerce.

RCS est certes pratique pour les conversations personnelles mais il peut également l’être pour les marques. Le président de l’AF2M, Renan Abgrall, estime en effet que le protocole pourrait remplacer le SMS commercial :

« Dès aujourd’hui, les marques expriment le besoin d’entrer en conversation, par SMS, avec leurs clients. Demain, vous aurez la possibilité d’envoyer un SMS à votre magasin pour savoir s’ils ont votre taille en période de soldes ; vous aurez la possibilité de commander par SMS un gâteau dans une boulangerie ; vous aurez la capacité d’échanger avec une société de livraison pour définir exactement la plage horaire à laquelle vous souhaitez être livré chez vous. »

Convaincre les marques d’adopter le RCS

Et l’AF2M veut que les marques adoptent ce nouveau protocole. Les opérateurs ont en effet pour ambition de jouer un rôle dans les discussions entre clients et commerçants d’autant plus que les messageries tierces captent ces discussions, à l’image d’Apple Business Chat, de WhatsApp Business et même de Google Maps.

Le président de l’AF2M explique que : « Même si certaines briques technologiques ont pu être développées par certains acteurs, comme Google, on est sur un standard télécom qui est et qui doit rester souverain. C’est la raison pour laquelle on développe une plateforme marché avec les opérateurs et les agrégateurs pour garantir à cette technologie une gouvernance forte, nationale ».