Les groupes TF1, M6 et FTV demandent à ce que la chronologie des médias soit mieux respectée
En début d’année, la chronologie des médias a été revue mais selon les patrons de trois groupes de télévision gratuite, l’accord ne serait pas vraiment respecté par les plateformes qui laissent planer la menace de quitter les salles.
Les dirigeants des groupes TF1, M6 et France Télévisions ont publié une tribune dans Le Monde intitulée « nous, responsables de télévisions gratuites, demandons aux pouvoirs publics de ne pas céder au diktat des plates-formes payantes ».
Des conditions avantageuses pour moins de moyens
Ils reprochent aux plateformes et notamment à Disney de faire du chantage depuis l’application de la nouvelle chronologie des médias en début d’année, qui est en plus bien plus avantageuse pour eux que l’ancienne, en menaçant de retirer leurs films des salles de cinéma.
Gilles Pélisson (TF1), Nicolas de Tavernost (M6) et Delphine Ernotte (France Télévisions) rappellent que « les télévisions gratuites ont toujours été au rendez-vous de ce soutien au cinéma français, à sa diffusion, et à sa diversité », en ayant « investi 144 millions d’euros dans 126 films qui n’auraient sinon pas pu voir le jour » rien que pour l’an dernier.
Selon eux, « le nouvel accord sur la chronologie des médias a favorisé les plateformes payantes américaines comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+ en les plaçant avant les télévisions gratuites » qui elles « ont joué le jeu » de cet accord qui les soumet « à un concurrence accrue ».
Les chaînes gratuites fustigent d’ailleurs « l’apport supplémentaire très modeste que ces services consentent – de l’ordre de 50 millions d’euros par ans, soit moins de la moitié de celui des télévisions gratuites » et elles dénoncent le fait que malgré le fait d’avoir le droit à de meilleurs conditions que les chaînes gratuites, les plateformes fassent du chantage.
La survie du cinéma français
Disney, qui n’a pas signé l’accord au contraire de Netflix, aurait ainsi « réinterprété à sa guise » la chronologie des médias « afin de supprimer l’exclusivité d’exploitation des télévisions gratuites et ainsi conforter sa stratégie d’exclusivité pour son propre service d’abonnement » en faisant en plus « des menaces de retrait de ses films des salles de cinéma ».
Les trois signataires de la tribune demandent « à ce que l’étanchéité de leur fenêtre, c’est-à-dire la capacité pour elles d’être les seules à exploiter le film lorsque leur droit s’ouvre, soit reconnue sans condition par tous et selon les termes et l’esprit du nouvel accord ». En cas de non respect, les groupes « devront étudier toutes les mesures pour se préserver » et appellent les « pouvoirs publics de ne pas céder au diktat interprétatif de ces plates-formes payantes internationales » pour « la survie du cinéma français ».
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