Molotov n’est pas à vendre mais cherche à grandir selon ses créateurs

Au cours d’une interview dans les colonnes de La Tribune, Pierre Lescure ainsi que Jean-David Blanc, les créateurs de Molotov sont revenus sur une des questions qui revient le plus à propos du service de télévision, sa vente ou de possibles partenariats avec de grands acteurs.

Le service de télévision en OTT, over the top, possède désormais 6,6 millions d’abonnés et d’après Jean-David Blanc son co-créateur, et créateur d’Allociné, Molotov en gagnerait entre 70 000 et 100 000 nouveaux chaque semaine, soit environ 900 par jour alors que ce chiffre était plutôt aux alentours d’une vingtaine par jour l’an dernier.

Malgré ces bons chiffres d’inscriptions, ils refusent de divulguer les chiffres d’abonnements payants mais ils indiquent être très au dessus des rumeurs indiquant 20 000 clients payants.

A l’heure où la presse prête de plus en plus d’intentions de vente de Molotov, la question est revenue sur le tapis. Le créateur d’Allociné y répond : « C’est sans fondement. La question de vendre est personnelle à chaque actionnaire, et dans le cas présent personne n’a envie de vendre un arbre dont les fruits sont à peine sortis » mais ne cache pas qu’il cherche des partenariats « Ce qui nous intéresse en tant que fondateurs, et ceux qui font Molotov au quotidien, c’est de trouver les moyens de financer sa croissance et d’aller plus vite et plus loin. »

L’équilibre financier initialement prévu pour 2021 est repoussé, Molotov cherche à « aller plus vite » et il faut pour cela investir davantage. En effet, il existe une « opportunité pour faire émerger un ou plusieurs gros acteurs mondiaux sur le sujet de la télévision par internet ». Et celui-ci pourrait être français, Molotov est d’ailleurs l’un des premiers sur ce créneaux.

Mais pour cela, il faut des fonds. L’équipe cherche des partenaires financiers mais également stratégiques et aucune opportunité n’est écartée pour Jean-David Blanc : « Lever des fonds est envisageable, signer des partenariats aussi. Il y a plein d’acteurs industriels intéressants pour nous : dans les télécoms bien sûr, mais aussi dans les médias, les acteurs de l’investissement… »

Déjà partenaire privilégié, OCS est d’ailleurs présent en option chez Molotov, Orange pourrait être l’un de ces investisseur. Pour Pierre Lescure, ancien PDG de CANAL+, « Orange n’est pas dans une logique d’évolution de son modèle sous l’effet de la transformation numérique. Ils ont passé cette étape. Ils veulent se montrer ambitieux quand d’autres sont en résistance » et d’ajouter « cet état d’esprit est d’ailleurs très lié à la personnalité de Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur. Orange est aujourd’hui une entreprise mature et jeune avec laquelle il est envisageable d’avoir dans le futur des accords stratégiques et financiers ».