Netflix : Une empreinte carbone plus faible que prévue ?
En 2019, The Shift Project, un think tank français, dénonçait un bilan carbone très lourd pour Netflix mais en réalité ce chiffre serait très largement surestimé, d’un ordre de 27 à 57 fois.
L’impact écologique de Netflix sur la planète revient souvent sur le devant de la scène. En effet, le service possède 167 millions d’abonnés et ils sont bien plus que cela à regarder des vidéos dessus grâce au partage de compte. Qui dit utilisateurs dit consommation de courant et donc production de CO2. Un problème que The Shift Project avait tenté de soulever l’an dernier mais avec de grosses erreurs.
En effet, le think tank avait annoncé que les vidéos en ligne produisaient autant de dioxyde de carbone que les émissions annuelles de la France en 2018 soit 300 millions de tonnes et que Netflix à lui seul consommait plus que le Royaume-Uni avec plus de 370 TWh par an. Mais selon George Kamiya, coordinateur de projets du numérique à l’agence internationale de l’énergie, cité par Libération, la réalité serait très différente.
Selon l’analyste, l’étude semble s’appuyer sur des données émises en 2015, qui ne tiennent pas compte de l’amélioration énergétique des technologies et le débit pris en compte par The Shift Project serait bien plus élevé que la réalité, d’un ordre de six. Pour George Kamiya, l’erreur serait d’avoir confondu bit et octet. De plus, les consommations sont aussi bien moindres que ce que laissait entendre le rapport. En additionnant toutes ces erreurs, le résultat se trouve très loin de la réalité.
Les hypothèses émises par The Shift Project sont également très approximatives avec des chiffres pris totalement au hasard. Selon Netflix, 70% des vidéos sont consommées sur un écran de télévision et donc 30% sur des écrans bien moins énergivores (mais peut être plus polluants à fabriquer).
Avec ces nouvelles données, George Kamiya a conclu que Netflix consommerait 25 à 53 fois moins d’électricité (entre 0,12 et 0,24 KWh) et émettrait également 27 à 57 fois moins de CO2 (28 à 57 grammes) que ce que le Think Tank laissait penser. Soit l’équivalent d’un trajet de 200 mètres en voiture pour 30 minutes de visionnage contre 6,4 km selon les précédentes estimations.
En revanche, George Kamiya et le Think Tank s’accordent sur une chose, les futurs améliorations (4K, 8K…) feront exploser la consommation d’énergie. Pour palier cela, préférez le WiFi plutôt que la 4G, vous pouvez télécharger vos épisodes avant de partir plutôt que de passer par la 4G, et optez pour une résolution plus basse.
Pour rappel, le mois dernier, nous annoncions que Netflix consommait l’équivalent d’une ville moyenne de 40 000 habitants soit 451 000 mégawatt-heures pour sa seule consommation (directe et pour les services cloud comme Amazon Web Services). Il faut donc ajouter à cela toute la chaîne finale, y compris vos appareils électroniques pour visionner le contenu.
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