Téléfoot : L’avenir s’assombrit pour la Ligue 1

Mediapro, le diffuseur de la Ligue 1 via sa chaîne Téléfoot, a demandé un délai de paiement pour la deuxième échéance des droits sur la Ligue 1, ce qui lui a été refusé par la LFP. Aujourd’hui l’espagnol se met sous protection du tribunal de commerce.

Le groupe audiovisuel espagnol Mediapro ne semble pas enclin à payer les droits chèrement acquis de la Ligue 1. Il est déjà en retard de paiement pour la seconde échéance où il doit verser 172 millions d’euros à la Ligue de Football Professionnel (LFP), ce qui met les clubs en difficulté à une période très peu propice.

Pis encore, le diffuseur se serait placé sous mandat ad hoc auprès du tribunal de commerce de Nanterre d’après les révélations du Canard Enchaîné, confirmées par Le Monde. Le groupe n’a pas souhaité faire de déclaration et la procédure doit normalement rester confidentielle.

Un mandataire a été nommé afin de régler les difficultés de l’entreprise. Charge à lui de négocier entre les différentes parties pour trouver un terrain d’entente afin de négocier des délais de paiement ou le paiement de la dette en plusieurs fois.

Cela montre en tout cas les difficultés que Mediapro a pour payer les 780 millions d’euros par an de droits. Une somme folle, la plus grosse jamais enregistrée pour l’acquisition des droits de la Ligue 1 à ce jour. Auxquels il faut rajouter les 300 millions de CANAL+ pour une petite partie des matchs.

Mediapro avait tenté de trouver un terrain d’entente avec la LFP en demandant un délai de paiement qui lui avait été refusé. Le diffuseur a donc refusé de payer et tente de négocier une réduction du montant dû. Si la Ligue l’acceptait, CANAL+ pourrait lui aussi demander une ristourne concernant ses droits, ce qui mettrait les clubs en difficulté.

Techniquement la LFP pourrait récupérer les droits et les revendre à quelqu’un d’autre après 30 jours sans paiement mais la procédure de sauvegarde initiée par Mediapro l’en empêche.

CANAL+ prêt à saisir la balle au bond ?

Maxime Saada, patron de la chaîne cryptée, avait signalé très tôt ne pas croire au modèle de Mediapro. Lui qui avait décidé de ne pas suivre le groupe espagnol dans les montants astronomiques considère qu’il « a sauvé CANAL » en ne rendant pas la chaîne très déficitaire comme il le révèle à L’Equipe.

Néanmoins, Maxime Saada considère que l’effondrement de Mediapro ne serait pas forcément bénéfique pour la chaîne. En effet, d’autres grands groupes commencent à lorgner sur les droits sportifs à l’image d’Amazon qui diffuse des matchs de football ou de tennis sur sa plateforme Prime Video à l’étranger ou en France. Il pourrait donc avoir à les combattre même s’il existe assez peu de risques à voir Amazon signer un chèque de 800 millions d’euros par an pour vendre son abonnement Prime à 49 euros par an.