CANAL+ demande à diffuser les films français 3 à 4 mois après leur sortie en salle

La chronologie des médias devrait bientôt bouger et CANAL+, grand financeur du cinéma français, tente de réduire sa fenêtre de diffusion pour proposer les films plus rapidement.

La diffusion des films à la télévision ainsi que sur les plateformes comme Netflix, Prime Video ou encore Disney+ devrait bientôt changer et CANAL+ lance un « ultimatum » afin de bénéficier d’assouplissements.

La chaîne cryptée est l’une des principales contributrices au cinéma français et le fait que les plateformes vont également y contribuer met un peu en rogne Maxime Saada, président du directoire du groupe CANAL+.

Ainsi, dans une interview au Figaro, il alerte « les acteurs en place » qu’ils courent « tout droit à la catastrophe » avec les financements venus de ces grands groupes internationaux qui ne se préoccuperont guère de leurs interlocuteurs.

Pour Maxime Saada, « tout le monde sera perdant » notamment parce qu’il s’agit de films alors que les plateformes sont plutôt portées sur les séries qui attirent et fidélisent une partie de leurs abonnés.

Avec la nouvelle fenêtre, les plateformes se retrouveraient au même niveau que CANAL+ il y a quelques années mais en finançant beaucoup moins, jusqu’à 4 fois moins, alors que le nombre d’abonnés est beaucoup plus important.

Il va même plus loin, en proposant que si les plateformes diffusent un film 12 mois après sa sortie en salle, contre 36 mois actuellement, la fenêtre de CANAL+ soit aussi réduite. Il demande à diffuser les films 3 à 4 mois après leur sortie, soit l’équivalent de la fenêtre pour les DVD et Blu-Ray actuellement.

Et surtout, pour Maxime Saada, sa chaîne n’a plus autant besoin du cinéma français qu’auparavant puisque « sur les 20 contenus les plus regardés sur notre application MyCanal en 2020, il n’y a qu’un film français, contre 5 films américains et 14 séries ».

Si CANAL+ n’obtient pas d’assouplissements alors que les plateformes bénéficient d’avantages, il se tient près à sortir du schéma traditionnel et de sortir de la TNT, une menace qu’il a déjà proférée plusieurs fois.