La SACEM veut taxer les FAI
Bernard Miyet, patron de la SACEM, a répondu aux questions de nos confrères du Journal Du Dimanche. Extraits choisis.
Quelle est la principale mesure réclamée par la Sacem et l’Adami?
L’explosion du téléchargement illégal est liée au développement de l’Internet à haut débit. Il est scandaleux que les premiers bénéficiaires du piratage n’aient jamais été appelés à rémunérer la création. Nous souhaitons que les fournisseurs d’accès à Internet versent une contribution aux auteurs, aux interprètes et aux producteurs. Cela réparerait l’injustice majeure que nous subissons et compenserait un manque à gagner qui persistera encore longtemps.
Combien réclamez-vous?
Il faudra en discuter. L’idée est de compenser les pertes liées au piratage. Les recettes de la Sacem issues des CD et DVD ont chuté d’une cinquantaine de millions d’euros depuis 2003.
N’est-il pas injuste de taxer les opérateurs, donc leurs abonnés?
Il est légitime que le préjudice lié au piratage soit compensé. Nous souhaitons d’ailleurs que cette contribution soit basée sur le volume de fichiers échangés. Mais si les téléchargements illicites baissent, la contribution baissera aussi. Avec cette proposition, nous faisons le pari que la loi Hadopi va réussir à convaincre les internautes de se tourner vers les offres légales.
Pourquoi ne voulez-vous pas d’une licence globale (taxe sur l’abonnement en échange de la liberté de télécharger), comme l’avait proposé l’ancien président de votre conseil d’administration?
Cette proposition pose des problèmes juridiques et ferait disparaître les plates-formes de téléchargement légales. Nous sommes aussi solidaires du cinéma et de l’audiovisuel, qui ne peuvent pas vivre s’ils ne maîtrisent plus les canaux et les fenêtres de diffusion de leurs œuvres.
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