Financement des réseaux : la neutralité du net ne serait pas impactée par la contribution des Big Tech selon Thierry Breton

Les géants de la tech doivent contribuer au financement des réseaux télécoms pour rattraper le retard de l’Europe à ce sujet, comme l’a annoncé une fois de plus Thierry Breton, Commissaire au Marché intérieur. Plusieurs acteurs estiment qu’une telle participation nuirait à la neutralité du net, ce qu’infirme le commissaire.

La question de faire contribuer les Big Tech au financement des réseaux fixes et mobiles en Europe est toujours d’actualité. Si plusieurs acteurs pensent qu’il s’agit d’une mauvaise idée, d’autres disent le contraire, notamment les associations d’opérateurs et Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur.

Le sujet revient souvent sur la table alors que l’Europe est en retard sur les déploiements des réseaux télécoms comparé à d’autres régions du monde, notamment les Etats-Unis. Un retard qui ne pourrait être comblé qu’en augmentant les investissements, ce qui doit passer par la participation des géants de la tech au financement de ces réseaux pour la Fédération Française des Télécoms et Thierry Breton.

Les opérateurs américains plus avantagés que les européens

Mardi, lors d’une conférence, le Commissaire a avancé une fois de plus qu’il était en faveur de la contribution des Big Tech, ce qui le met en désaccord avec les régulateurs des télécommunications qui ont affirmé ne voir aucun problème de concurrence ni aucune défaillance pour justifier une telle législation, rapporte Reuters.

Thierry Breton a également avancé que « la capitalisation boursière des opérateurs de télécommunications de l’UE est constamment inférieure à celle des Etats-Unis » puis rajouté qu’il « vaut mieux être un telco aux Etats-Unis qu’en Europe ». La couverture 5G de l’UE s’élève à 72% tandis qu’elle est de 95% aux Etats-Unis, soit une différence de 15 points. Un écart causé par les faibles investissements de l’UE par rapport à d’autres régions du monde selon le Commissaire.

« Nous n’avons pas de temps à perdre et c’est pourquoi cela commence d’abord par l’infrastructure. Notre infrastructure, nos télécommunications en réseau et notre connectivité sont-elles adaptées à nos données numériques ? Ma réponse aujourd’hui est non », déclare Thierry Breton.

La neutralité du net pas menacée

Le Commissaire évoque aussi l’argument de la neutralité du net, qui stipule que tous les utilisateurs doivent être traités de manière égale. Selon lui, elle ne sera pas touchée par la participation des géants du web au financement des réseaux, chose que les acteurs contre cette participation infirment.

Il affirme qu’il ne touchera pas à la neutralité du net car elle « fait partie de nos valeurs et de notre décennie numérique ». Il encourage d’ailleurs les personnes contre la participation d’arrêter de le dire.

Thierry Breton publiera un rapport sur le sujet d’ici la fin du mois qui indiquera les prochaines étapes de son plan. Il faudra attendre encore quelques semaines avant de savoir si une loi entrera en vigueur ou non sur la contribution des Big Tech au financement des réseaux. Pour rappel, la Commission a lancé une consultation publique sur le sujet en février.