Bouygues Telecom affirme qu’un rapprochement avec SFR est impossible
Passer de quatre à trois acteurs en France dans les télécoms « n’est pas crédible » pour Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues. Selon lui, un rapprochement avec SFR est impossible bien que l’opérateur au carré rouge l’ait approché le mois dernier.
Le mois dernier, nous apprenions que SFR aurait approché Bouygues Telecom et Free pour consolider leurs activités et peser plus dans le marché des télécoms français et européen. Pas question de fusionner pour autant mais plutôt de former une entité plus forte en combinant leurs activités.
Mais lors d’un entretien avec Boursorama ce jeudi 9 novembre, Olivier Roussat, le DG du groupe Bouygues, a évoqué ce rapprochement et tout simplement déclaré qu’il ne se réalisera jamais, notamment en raison de la réticence de l’Autrotié de la concurrence.
Une consolidation irréaliste à cause de l’Autorité de la concurrence
Olivier Roussat avance que le passage à 3 opérateurs en France contre 4 actuellement « n’est pas réaliste ». « La consolidation fait rêver tout le monde » mais elle « n’est pas possible » d’après lui, dans le sens où « pour pouvoir passer par les fourches caudines de l’Autorité de la concurrence, c’est juste impossible de passer de 4 à 3 en Europe à l’heure actuelle, » a-t-il avancé lors de l’émission Ecorama de Boursorama.
Il ajoute que, d’après lui, l’Autorité de la concurrence n’est pas prête à autoriser d’aussi gros rapprochements en France. Pour illustrer ses propos, il rappelle l’échec de la fusion entre TF1 et M6, qu’avait pourtant poussé l’opérateur entre 2021 et 2022 et qui a notamment conduit à la fermeture de Salto.
En d’autres termes, même si Bouygues Telecom avait souhaité se rapprocher de SFR, cela n’aurait jamais pu se faire à cause de l’Autorité de la concurrence. Néanmoins, Olivier Roussat affirme qu’un mariage avec SFR aurait été intéressant pour « créer des synergies instantanées », d’autant plus que les deux opérateurs partagent déjà le même réseau, leur permettant d’aller « assez loin ».
« Maintenant, est-ce que c’est possible dans un environnement concurrentiel tel qu’il est aujourd’hui des autorités de concurrence, la réponse est non » ajoute le DG de Bouygues. Ce dernier n’a toutefois pas souhaité s’exprimer sur la dette et les scandales du groupe Altice. Pour rappel, Altice a une dette colossale d’environ 60 milliards d’euros et s’est dit prêt à céder une partie du capital de SFR, qui pourrait lui rapporter près de 3 milliards d’euros, mais le groupe est aussi touché par l’affaire de corruption d’Armando Pereira au Portugal.
Le cas Orange MasMovil en Espagne
Olivier Roussat a ensuite évoqué le cas de la fusion entre Orange et MasMovil en Espagne qui n’a toujours pas été approuvée par la Commission européenne. Cette dernière a repoussé à plusieurs reprises la date de prise de décision avant de mettre en pause son enquête en juillet.
Mais même si la Commission finit par accepter la fusion entre les deux opérateurs en Espagne, d’ici la fin de l’année comme le souhaite Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, Olivier Roussat estime que le passage de 4 à 3 opérateurs en France « n’est pas pour demain matin » car le contexte concurrentiel espagnol est différent du français. En France, « les quatre opérateurs sont extrêmement profitables » , un passage à trois acteurs majeurs n’est donc « pas crédible » selon lui.
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