Pour contrer le DMA, Apple affirme avoir 5 App Store et non 1 seul
Apple conteste toujours l’inscription de l’App Store dans la liste des plateformes concernées par le futur Digital Markets Act (DMA). Aujourd’hui, le géant californien affirme ne pas avoir un seul magasin d’applications mais bien cinq, et chacun d’eux n’entre pas dans les critères fixés par Bruxelles pour être soumise au futur règlement.
Après l’entrée en vigueur du règlement sur les services numériques (Digital Services Act ou DSA) en août dernier, c’est le règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act ou DMA) qui entrera en vigueur cette année.
La nouvelle arme de l’Europe va concerner toutes les plateformes comprenant plus de 45 millions d’utilisateurs dans l’UE — à l’instar de Facebook, Instagram, TikTok et YouTube — à compter du 1er mars prochain, qui devront notamment s’ouvrir à la concurrence et être interopérables.
Parmi les plateformes concernées figure l’App Store, la boutique d’applications d’Apple, mais la firme de Cupertino est en fort désaccord avec cette inscription dans la liste des plateformes soumises au DMA. Elle l’a fait savoir à plusieurs reprises ces derniers mois mais en rajoute une couche aujourd’hui en avançant un argument pour le moins original.
5 App Store au compteur, et bientôt 6
Afin de faire changer Bruxelles d’avis, Apple indique que l’App Store n’est en réalité pas une seule plateforme mais bien cinq plateformes indépendantes. Et ce n’est pas tout car la marque à la pomme ajoute qu’avec la prochaine sortie du Vision Pro, prévue le 2 février aux Etats-Unis, elle comptera bien six boutiques d’applications.
Pour faire cette séparation, Apple tient compte de chacune de ses catégories de produits, à savoir l’iPhone, l’iPad, les Mac/MacBook, l’Apple Watch et l’Apple TV. Selon le nouvel argument de la firme, il y aurait cinq App Store et donc un par système d’exploitation, et bientôt six avec le casque à réalité mixte.
Ainsi, en tenant compte de cette séparation, les différents App Store sont en dessous du seuil d’utilisateurs minimum fixé par la Commission, et ne devraient alors pas être soumis au DMA selon elle. L’App Store de l’iPhone, l’App Store de l’iPad et ainsi de suite… ne sont alors pas des « contrôles d’accès » ou « gatekeepers » pour Apple, qui affirme que Bruxelles aurait commis « des erreurs factuelles en concluant que les cinq App Store constituaient une seule et même plateforme de services ».
Ces cinq App Store compte 132 millions d’utilisateurs dans l’UE, soit plus que le seuil fixé dans le cadre du DMA, mais chaque App Store serait en dessous des 45 millions d’utilisateurs pour la marque à la pomme, à l’exception de celui pour l’iPhone qui est considéré comme une « plateforme essentielle ».
> Sur le sujet : Comment Apple va ouvrir l’App Store à la concurrence ?
Le cas d’iMessage
L’App Store n’est pas la seule plateforme d’Apple concernée par le DMA. En effet, iMessage est aussi dans la ligne de mire de Bruxelles qui le considère comme une « service essentiel », mais Apple conteste aussi vivement cette nomination.
Le mois dernier, Bloomberg nous apprenait que la firme de Cupertino aurait gagné une bataille face à Bruxelles concernant l’inscription d’iMessage dans la liste des plateformes soumises au DMA et pourrait ainsi y échapper, sans que cela ne soit réellement acté.
Quoi qu’il en soit, Apple s’est engagé à intégrer le RCS (Rich Communication Service) à iMessage et ce au cours de l’année 2024, probablement dans le but de faire un effort vers Bruxelles.
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