Rachat de La Poste Mobile : cela se joue entre Orange, Free et Bouygues Telecom
La Poste Mobile est à vendre, et Orange, Free et Bouygues Telecom auraient chacun déposé une offre ferme pour reprendre les 51% du capital du groupe La Poste. Mais SFR, qui détient les 49% restants, pourrait chambouler ce rachat.
Le premier opérateur virtuel (MVNO) de France et le cinquième opérateur en termes d’abonnés mobile va bientôt être absorbé par un autre. En effet, le groupe La Poste a décidé de se séparer des 51% qu’il détient dans La Poste Mobile, et cela se jouerait entre trois opérateurs.
D’après les informations des Echos, Orange, Free et Bouygues Telecom auraient déposé des offres fermes, qui étaient attendues pour la mi-février, pour racheter la part du groupe La Poste dans le MVNO. Mais SFR, qui détient les 49% restants, a un rôle important à jouer dans la vente.
Une valorisation entre 600 et 750 millions d’euros
Le quotidien nous apprend que les offres faites par Orange, Free et Bouygues Telecom valoriseraient La Poste Mobile, dans sa totalité et pas seulement les 51% du groupe La Poste, entre 600 et 750 millions d’euros. Le dossier est très alléchant car la concurrence est rude dans les télécoms et il devient très difficile d’acquérir de nouveaux clients dans un contexte inflationniste ne permettant pas une guerre des prix agressive.
La Poste a décidé de quitter l’aventure des télécoms après plus de 10 ans de croissance forte avant que son opérateur devienne rentable en 2022. A fin 2023, La Poste Mobile compte 2,3 millions d’abonnés mobile, ce qui en fait le cinquième plus gros acteur des télécoms derrière Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom.
Il faut dire que le MVNO a la particularité d’être distribué en ligne mais aussi dans les quelques 7 000 bureaux de poste répandus à travers le territoire, lui offrant une visibilité unique par rapport à ses concurrents. Mais La Poste a besoin de cash pour consolider son activité principale en déclin, la vente de ses parts dans l’opérateur est donc cruciale.
SFR au centre de toute décision
Toutefois, La Poste n’est pas le seul à avoir besoin de cash puisque Altice, la maison mère de SFR, est toujours lourdement endetté et cherche à renflouer ses caisses. L’opérateur au carré rouge, qui détient 49% de La Poste Mobile, pourrait donc décider de vendre ses parts pour rembourser une partie de sa dette.
Si cela se produit, La Poste Mobile pourrait être contrainte d’emprunter un autre réseau que celui de SFR, comme cela est le cas actuellement.
Mais ce n’est pas la seule option possible pour SFR. En tant que co-actionnaire, il dispose d’un droit d’agrément sur le futur acheteur et a donc un pouvoir de veto, lui permettant de s’opposer à une offre s’il le souhaite. Il a également un droit de préemption lui permettant de faire passer son offre en priorité pour racheter les 51% restants et ainsi détenir l’intégralité de La Poste Mobile.
Quoi qu’il arrive, les forfaits seront toujours commercialisés dans les bureaux de poste et sous le nom de La Poste Mobile, rien ne changera alors pour les clients.
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