La Poste cherche à vendre ses parts dans son opérateur La Poste Mobile

La Poste souhaite mettre fin à son aventure dans son opérateur télécoms La Poste Mobile. D’après Les Echos, le groupe, qui détient 51% du capital, cherche en effet à vendre ses parts après avoir réussi sa diversification durant ces treize dernières années.

Un nouvel opérateur virtuel, ou MVNO, pourrait prochainement être absorbé par un grand opérateur. Après Coriolis et Prixtel qui ont été rachetés par SFR et EI Telecom (NRJ Mobile, Auchan Télécom…) qui a été racheté par Bouygues Telecom, La Poste Mobile est sur le point d’être racheté.

D’après les informations des Echos, que La Poste a confirmé, le groupe a « entamé une réflexion sur l’évolution du capital de La Poste Mobile« . Pour rappel, La Poste Mobile est détenue à 51% par La Poste et 49% par SFR, mais l’actionnaire principal souhaite désormais vendre ses parts.

Une vente fructueuse prévue pour cet été

La Poste s’est lancée dans l’aventure des télécoms en 2011 et compte à ce jour plus de 2,3 millions d’abonnés mobile en France, ce qui en fait le cinquième plus gros acteur dans le mobile derrière Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free.

En treize ans, l’opérateur a su rencontrer un franc succès dans un marché très concurrentiel, notamment en profitant d’une excellente visibilité dans les près de 7 000 bureaux de poste répartis sur le territoire. Il est devenu rentable en 2022 et son chiffre d’affaires devrait atteindre 336 millions d’euros en 2024.

Mais La Poste veut désormais vendre ses parts afin de « valoriser la réussite de la marque, leader du marché français des opérateurs virtuels, et d’accélérer son développement« , comme l’a avancé le groupe au quotidien. Il faut dire que l’opérateur a enregistré une croissance annuelle d’environ 8% chaque année depuis son lancement, le pari est donc réussi pour le groupe qui cherchait à se diversifier il y a plus de 10 ans.

D’après Les Echos, la vente devrait être bouclée d’ici l’été 2024 et les parts de La Poste pourraient être valorisées entre 100 et 120 millions d’euros d’après certains acteurs de la filière.

Un dossier très intéressant pour SFR

En tout cas, elle sera surveillée de près car il s’agit du dernier grand opérateur virtuel encore actif sur le marché. La plupart ont été rachetés par des grands opérateurs, en particulier SFR et Bouygues Telecom qui ont multiplié les acquisitions entre 2020 et 2022.

Et l’opérateur au carré rouge pourrait très bien décider de monter au capital pour gonfler son parc clients mobile de plus de 2 millions d’abonnés. L’idée est en tout cas très intéressante pour l’opérateur dont le nombre d’abonnés ne fait que baisser depuis plusieurs trimestres sur le mobile. Encore faut-il que le rachat colle avec la stratégie de SFR de faire monter ses clients existants en gamme pour qu’ils lui rapportent plus, or les forfaits de La Poste Mobile sont plutôt axés sur de l’entrée de gamme (10,99€ par mois pour le forfait 60 Go).

Quoi qu’il en soit, La Poste ne pourra pas décider seul de l’acheteur, SFR en tant que co-actionnaire dispose d’un droit de véto pour s’opposer à un acheteur sans vote.

Une source proche du dossier précise que « en cas de vente, le ministre des Télécoms devra autoriser l’opération, car cela équivaudrait à une privatisation ». En revanche, « si cette évolution se confirme », La Poste Mobile conservera son identité et sera toujours distribué dans les bureaux de poste de l’Hexagone.

Pour rappel, un opérateur virtuel est un opérateur ne disposant pas de son propre réseau mobile ou fixe et dépend alors de celui d’un autre opérateur, Orange, SFR ou Bouygues Telecom le plus souvent. En France, on compte plus d’une dizaine de MVNO en activité tels que NRJ Mobile, Prixtel, Coriolis et YouPrice.