
Pour les voyageurs, se connecter à Internet dans un TGV reste un véritable casse-tête : coupures incessantes, lenteur frustrante, difficulté à lancer une vidéo ou à suivre une réunion en ligne. Les causes sont multiples : vitesse élevée, rames métalliques perturbant le signal, et dépendance aux antennes terrestres souvent inadaptées.
Face à ces limites techniques, la SNCF envisage une solution complémentaire : s’appuyer sur des satellites en plus des antennes 4G/5G pour offrir une couverture internet plus stable tout au long du trajet. Et Eutelsat, opérateur français de satellites, confirme qu’il est déjà en discussions avec la compagnie ferroviaire pour répondre à ce besoin.
Jean-François Fallacher, directeur général d’Eutelsat, a affirmé sur BFM Business que son groupe travaille activement avec la SNCF pour améliorer la connectivité dans les trains, s’appuyant sur son savoir-faire dans la mobilité, que ce soit dans les airs ou sur les rails. L’entreprise développe des antennes spécifiques, conçues pour équiper avions et TGV, capables d’assurer une liaison fiable avec ses satellites.
Un duel technologique face à Starlink
Mais Eutelsat ne sera pas seul sur ce dossier. Le géant américain Starlink, filiale d’Elon Musk, devrait également concourir. Déjà présent dans plusieurs trains européens, dont ceux de la compagnie écossaise ScotRail, et dans les avions d’Air France, Starlink dispose d’un réseau dense de satellites en orbite basse, réputé pour sa performance.
Derrière ce choix technique se dessine une question de souveraineté numérique : faut-il confier cette infrastructure à un groupe américain, ou soutenir un acteur français en pleine reconquête ? L’État, qui a injecté 750 millions d’euros dans Eutelsat pour renforcer sa position, aura sans doute son mot à dire.
Même si les discussions sont en cours et les ambitions clairement affichées, les voyageurs devront faire preuve de patience. Le déploiement de la nouvelle solution satellitaire dans les TGV n’est pas attendu avant deux à trois ans. En attendant, le wifi à bord restera encore un défi au quotidien.