
La directrice américaine du renseignement, Tulsi Gabbard, a annoncé ce lundi sur le réseau X que Londres avait accepté de retirer son exigence visant à contraindre Apple à intégrer une « porte dérobée » dans ses systèmes de chiffrement. Cette mesure aurait permis aux autorités britanniques d’accéder à des données confidentielles, notamment celles de citoyens américains. Tulsi Gabbard précise avoir travaillé étroitement pendant plusieurs mois avec le Royaume-Uni, le président Donald Trump et le vice-président JD Vance pour parvenir à cet accord.
Over the past few months, I’ve been working closely with our partners in the UK, alongside @POTUS and @VP, to ensure Americans’ private data remains private and our Constitutional rights and civil liberties are protected.
As a result, the UK has agreed to drop its mandate for…
— DNI Tulsi Gabbard (@DNIGabbard) August 19, 2025
Cette annonce survient après une intense opposition de la part des responsables américains, qui redoutaient que cette demande ne viole le CLOUD Act (un traité bilatéral interdisant aux États-Unis et au Royaume-Uni d’exiger l’accès aux données des citoyens de l’autre pays). L’affaire avait également éveillé de vives inquiétudes chez les experts en cybersécurité, les défenseurs des libertés numériques et les parlementaires américains.
Apple, la cible d’un ordre confidentiel britannique
En janvier, le ministère de l’Intérieur britannique avait émis un « Technical Capability Notice » (TCN), exigeant d’Apple la création d’un accès spécial aux données stockées sur iCloud, incluant celles protégées par son option « Advanced Data Protection » (ADP). Cette fonction, qui offre un chiffrement de bout en bout, empêche même Apple d’accéder aux fichiers de ses utilisateurs.
Face à cette requête jugée inacceptable, Apple a retiré l’ADP pour les utilisateurs britanniques dès février et a lancé un recours juridique devant le tribunal compétent pour les affaires de surveillance électronique au Royaume-Uni. Apple a également obtenu le droit de rendre cette procédure publique, ce qui a alimenté la pression internationale sur Londres.
Apple rétablira-t-il la protection renforcée au Royaume-Uni ?
La grande inconnue demeure la réaction d’Apple à cette évolution. La marque n’a pour l’instant pas annoncé si elle réactivera l’option ADP pour les utilisateurs britanniques.
De plus, des questions techniques demeurent : si une porte dérobée devait être créée pour les seuls utilisateurs britanniques, cela pourrait engendrer des failles exploitables à l’échelle mondiale. Un danger dénoncé depuis des années par les spécialistes en sécurité numérique, pour qui toute faiblesse dans un système chiffré est une brèche potentielle pour les cybercriminels ou des États hostiles.