Mayotte : Accusé de fibrer en force, Orange estime avoir le droit de le faire

Orange est accusé de forcer la pose de la fibre à Mayotte. Des termes que l’opérateur réfute, estimant être dans son bon droit dans un contexte où les réseaux ont été lourdement touchés.

Logo d'Orange devant le siège social Bridge

Il y a quelques jours, le Canard enchaîné annonçait qu’Orange imposait « sa fibre hors la loi » à Mayotte alors que l’opérateur historique n’avait pas le récupéré la délégation de service public pour le déploiement de la fibre sur l’île.

Un mise en péril du réseau public

Ce chantier de 183 millions d’euros, financé à hauteur de 65 millions par l’Etat, a été remporté par Océinde, une société locale, qui doit donc fibrer Mayotte. Mais Orange a commencé à déployer sa propre fibre il y a quelques mois, ce qui avait notamment valu des remarques de la part de Manuel Vall, alors ministre des Outre-Mer qui avait même évoqué « une mise en péril économique de la délégation de service public ».

Face au déploiement d’Orange, Océinde avait notamment saisi l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) mais rien n’a abouti et Orange a continué de fibrer rappelant « le principe de libre concurrence » et surtout « l’urgence » de la situation après le passage du cyclone Chido en décembre 2024 selon le palmipède.

Des termes réfutés par Orange

De son côté, Orange réfute les termes employés par le journal. « Orange ne passe pas en force, on agit avant tout pour les Mahorais » explique André Marin, directeur général d’Orange Réunion-Mayotte auprès de La 1ere.

Le directeur rappelle le contexte et le réseau cuivré « complétement détruit pour certaines communes et à 75% sur d’autres », tout comme le réseau mobile qui avait été fortement impacté.

Orange s’est donc attelé à la remise en état du réseau et plutôt que de partir vers le cuivre, l’opérateur historique a décidé de déployer de la fibre optique à la place afin de relier 28 000 foyers dans cinq zones où le cuivre était le plus endommagé. Un choix qui semble donc logique, en plus d’être plus économique et avec un plus faible impact carbone.

André Martin insiste sur le fait que le choix d’Orange ne s’est pas fait « dans une logique de tuer le réseau d’initiative public » mais en plus de cela, Orange « a le droit de le faire, c’est conforme à la législation, au cadre de l’Arcep et au code des postes et des communications électroniques », surtout que le déploiement prévu est dans la très grande majorité complémentaire au déploiement du réseau d’initiative publique en ce qui concerne le lot 2025-2026.

Si Océinde avait entamé des démarches pour empêcher le déploiement, Orange va également lancer des actions en justice face à des actions menées pour retarder les travaux ou pour ne pas que l’opérateur obtienne les autorisations nécessaires, évoquant « une campagne de désinformation et de dénigrement, avec de faux comptes sur les réseaux sociaux ».

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