Pour Bouygues Telecom, la 5G ne sera réellement utile qu’à partir de 2023

Alors que Bouygues Telecom a déjà appelé à un décalage de la 5G de quelques mois, Martin Bouygues, PDG du groupe du même nom, continue ses annonces allant à l’encontre de ce réseau de cinquième génération.

Il est rare qu’un opérateur dénigre le déploiement d’une nouvelle technologie de téléphonie mobile. Et pourtant, Martin Bouygues et le groupe de télécoms multiplient les annonces en ce sens depuis quelques semaines.

Tout d’abord le PDG s’était fendu d’une tribune expliquant en quoi il serait pertinent de décaler le lancement de quelques mois, quelques jours plus tard, c’est le Directeur Général adjoint, Olivier Roussat, qui lui emboîtait le pas pour dire la même chose.

La secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Economie Agnès Pannier-Runarcher avait alors répondu que les enchères allaient avoir lieu au plus tard en septembre pour une sortie d’ici la fin de l’année.

Lors d’une audition au sénat ce mercredi, le PDG est revenu à la charge accompagné de Didier Casas ainsi que par Olivier Roussat. Pour ce dernier, la 5G ne changera rien dans un premier temps, de maintenant jusqu’à 2023. « Les clients verront un 5 au lieu d’un 4 s’afficher sur leur smartphone. Il se diront que c’est mieux. Mais est-ce que ça va changer quelque chose pour eux au quotidien ?  » se demande t-il.

Pour Martin Bouygues, la 5G aura pour principal avantage à son lancement de créer une désaturation locale de la 4G à mesure des déploiements mais aussi de l’adoption de ce nouveau réseau, ce qui pourra mettre du temps et se fera d’une façon très localisée au début.

Mais Martin Bouygues semble assez remonté contre le Gouvernement qui a refusé le report demandé. Il menace de ne pas faire d’efforts sur la 4G si l’Etat le demandait après le lancement de la 5G. En échange du report, Bouygues Telecom prévoyait un New Deal mobile 2 avec l’installation de 1 000 à 2 000 antennes 4G supplémentaires dans les campagnes en complément de celles déjà promises. Si cela ne permet pas d’avoir un décalage dans le temps, le patron demande à ce que cela assouplisse le cadre financier des prochaines enchères.