
Alors que le gouvernement avait annoncé début février que le ticket d’entrée serait de 206 millions d’euros, il avait fait marche arrière fin avril et demandé une « étude complémentaire » à la Commission des participations et des transferts (CPT) afin d' »être absolument inattaquable sur ce point ».
La Commission a estimé lundi que « le montant de la redevance devait être fixé à 240 millions d’euros« , a annoncé à l’AFP le secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel, ajoutant que l’Etat entendait poursuivre « sur cette base le processus d’appel à candidatures ».
Les instances concernées, au premier rang desquelles l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), seront consultées « dans les tout prochains jours » avec l’objectif de lancer l’appel à candidatures « avant la fin juillet« , a-t-il précisé.
L’opérateur Orange a indiqué mardi qu’il saisirait la justice si ce prix était confirmé, car le « principe d’équité entre les opérateurs ayant une licence » serait alors « violé« .
SFR, Orange et Bouygues Telecom ont déboursé chacun 619 millions d’euros pour obtenir leur licence au début des années 2000.
Le gouvernement a cette fois décidé de diviser en trois lots les fréquences et d’en réserver un à un nouvel entrant, d’où le prix proposé.
Candidat malheureux en 2007 pour des raisons financières, le groupe Iliad, maison-mère du fournisseur d’accès à internet Free, fait figure de favori.
« Prêt à payer » les 210 millions d’euros initialement annoncés, il n’avait toujours pas réagi mardi à l’annonce de la nouvelle redevance.
« Cette hausse limitée (du prix) n’est pas de nature à remettre en cause la viabilité du projet mobile d’Iliad, qui par ailleurs est dans une situation financière très saine« , a estimé Benjamin Rousseau, analyste de CM-CIC Securities.
Les investisseurs saluaient d’ailleurs l’information mardi, le titre Iliad prenant, vers 15h10, 3,29% à 75,53 euros à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 0,65%.
Virgin Mobile, qui « étudie » le dossier, a également estimé que le nouveau prix « ne change(ait) pas grand-chose« .
« Cela représente 34 millions d’euros supplémentaires. Par rapport à un investissement qui se situe aux environs d’un milliard (pour déployer le réseau, ndlr), c’est une légère augmentation« , a déclaré à l’AFP son PDG Geoffroy Roux de Bézieux.
Selon lui, « la question clé dans ce dossier est (en fait) la capacité de déployer des antennes » alors que la justice est de plus en plus souvent saisie par des riverains hostiles.
Virgin Mobile réfléchit notamment à une candidature commune avec le câblo-opérateur Numericable. Interrogé, ce dernier s’est refusé à tout commentaire, de même que SFR et Bouygues Telecom.
Le nouvel entrant, qui mettra des années à construire son réseau, pourra dans un premier temps louer ceux des autres, à condition qu’il couvre déjà seul 25% de la population.
Après un échec en 2007, faute de candidatures suffisamment solides financièrement, le dossier de la 4e licence mobile a été ensuite plusieurs fois retardé.
Selon un rapport du ministère de l’Economie, rendu public en septembre, l’arrivée d’un nouvel opérateur ferait baisser les prix de 7%. Free a affirmé de son côté pouvoir « diviser par deux la facture » d’un foyer français moyen dépensant environ 2.000 euros par an en téléphonie mobile.

Soyez le premier à poster un commentaire
Partagez votre avis et participez à la discussion en laissant un commentaire ci-contre.