Huawei : L’espionnage par le constructeur refait surface au Pakistan
Huawei fait face à de nouvelles accusations d’espionnage. Cette fois-ci, la firme chinoise aurait agit pour le compte de son gouvernement et aurait espionné une localité au Pakistan.
Les Etats-Unis accusent Huawei d’espionnage au profit de la Chine depuis plusieurs mois maintenant. Le pays de l’Oncle Sam a d’ailleurs mis la firme de Shenzhen sur la liste noire du Département du Commerce début 2019, l’empêchant ainsi d’acheter auprès de sociétés américaines ou qui utiliseraient leurs technologies.
Depuis la chute du constructeur, l’espionnage par la firme pour le compte du gouvernement chinois ne faisait plus vraiment l’actualité, sauf brièvement en avril dernier où l’on apprenait que le constructeur aurait eu accès à des conversations privées de politiques aux Pays-Bas en 2010.
Cette fois-ci, c’est une entreprise américaine qui a porté plainte contre Huawei qui met en avant cet espionnage. L’entreprise Business Efficiency Solutions LLC (BES), un fabricant de logiciels américains, a déposé plainte devant le tribunal fédéral de Californie contre Huawei. Elle l’accuse de lui avoir volé des secrets industriels suite à une collaboration, avant de s’en servir pour espionner le Pakistan grâce à des portes dérobées (ou back door) dans les logiciels.
A l’origine, les deux entreprises devaient travailler ensemble sur un projet de « safe city », via la sécurité urbaine numérique, dans la ville de Lahore, la deuxième plus grande du Pakistan, selon le Wall Street Journal.
La plainte de BES permet de savoir que les possibles portes dérobées par Huawei concernent une base de données qui contient des informations sensibles. Appelé Data Exchange System (DES), il regroupe les numéros de cartes d’identités, des informations sur les registres d’immigration, fiscaux ou encore criminels. Huawei aurait ensuite demandé à BES d’installer ce DES dans l’est de la Chine afin d’accéder aux informations pakistanaises.
L’entreprise américaine a demandé à Huawei d’avoir l’accord du Pakistan pour déployer ce système et la firme chinoise aurait menti concernant l’accord du gouvernement pakistanais. Huawei a refusé de montrer les preuves de l’accord et aurait demandé une installation en faisant pression sur BES.
Huawei remporte le contrat
A l’origine, le gouvernement Pakistanais qui s’était lancé dans ce projet de « safe city » avait fait appel à plusieurs groupes afin qu’ils soumettent des propositions. En plus de Huawei, Motorola et Nokia étaient de la partie et c’est finalement Huawei qui a remporté le contrat en s’associant à BES pour lui fournir des logiciels de sécurité. En plus de DES, l’entreprise en a développé sept autres pour la gestion des caméras de sécurité, les ressources policières (vidéos, images, véhicules, équipements…), la formation des personnels ou encore des drones de surveillance.
Mais l’affaire est d’ailleurs sortie du Pakistan puisque Huawei, qui a pris le code de BES sans jamais payer l’entreprise, aurait cherché à obtenir des contrats dans d’autres villes du Pakistan et aussi au Qatar, à Dubaï, aux Emirats arabes unis et en Arabie Saoudite, d’après Developpez.com.
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