Orange et l’Université Côte d’Azur expérimentent un réseau quantique. Celui-ci empêcherait le cassage du chiffrement d’une communication par un ordinateur quantique.
Si beaucoup parlent de l’ordinateur quantique comme l’ordinateur du futur, il ne fonctionne pas encore mais le problème de la protection des communications se pose déjà. En effet, un tel ordinateur serait capable de casser les chiffrements actuels très facilement, il faut donc penser à les protéger.
Un besoin d’ici une décennie
C’est ce que fait Orange en ce moment avec l’UCA. « Lorsque les ordinateurs quantiques fonctionneront, ils seront capables de casser immédiatement tous les chiffrements actuels. Dès lors, comment assurer la sécurité d’un échange entre deux appareils, typiquement lors d’une connexion VPN ? Tout simplement en utilisant une autre propriété de la physique quantique : l’intrication d’une paire de photons » indique Adam Ouarou, directeur de recherche chez Orange Innovation, au MagIT.
Il ajoute que « jusqu’à présent, utiliser l’intrication dans les réseaux de communication n’avait été vérifié qu’en laboratoire. Notre expérimentation actuelle permet de valider ce principe sur des fibres terrestres entre différents sites, à une échelle et dans un environnement qui correspondent à la réalité des opérateurs télécoms ».
Deux photons sont envoyées et l’intrication répercute sur le second photon toute tentative de lecture faite sur le premier. Il parvient ainsi à voir en temps réel qu’une personne a utilisé votre clé de déchiffrement lors du transit de l’information et envoie tout de suite après une nouvelle clé.
Pour le moment, cette expérimentation ne fonctionne qu’avec des fibres de 80 à 100 km maximum, mais Orange prépare ici l’avenir. En effet, les besoins réels de cette technologie ne pourraient se faire sentir que dans une dizaine d’années.