Smartphones : l’UFC-Que Choisir demande une réforme de l’indice de réparabilité
Pour l’UFC-Que Choisir, le consommateur est « bien mal éclairé » par rapport à l’indice de réparabilité présent sur les appareils électriques et électroniques, dont les smartphones. L’association demande donc une réforme de cet outil pour qu’il soit véritablement utile afin d’orienter les achats.
L’indice de réparabilité a été lancé le 1er janvier 2021 et il a pour objectif de lutter contre le gaspillage en encourageant l’achat de produits plus réparables et en incitant les fabricants à l’écoconception grâce à une note sur dix sur un produit. Mais l’UFC-Que Choisir a analysé cet outil et pour l’association, il « pêche tant dans sa construction par les pouvoirs publics que dans sa diffusion par les distributeurs ». Elle demande donc une révision.
A l’heure actuelle, l’indice de réparabilité est déployé sur cinq catégories : les lave-linges, les ordinateurs portables, les smartphones, les téléviseurs et les tondeuses. D’autres familles et d’autres critères seront mis en place à partir de 2024 mais d’après l’analyse de l’UFC-Que Choisir qui a étudié 330 produits et 9 sites de vente en ligne, cet outil est « loin de constituer une information pertinente ».
Une méthode de calcul « bancale »
L’indice est calculé par les constructeurs et repose sur une grille articulée autour de cinq critères : documentation, facilité de démontage, disponibilité des pièces détachées, leur prix et un critère spécifique à la famille de produit. Mais le problème, c’est que chaque critère pèse « curieusement » le même poids dans la note finale, indique l’association de protection des consommateurs, et cela au détriment de critères déterminants comme la disponibilité des pièces détachées.
Pour l’UFC, l’indice de réparabilité semble avoir été conçu « pour donner aux fabricants un satisfecit artificiel » sur la réparabilité des produits « en leur offrant sur un plateau des points pour des critères mineurs » (ou très largement déjà appliqués). Par exemple, l’un de ces critères correspond à la possibilité de réinitialiser le logiciel d’un ordinateur portable.
Les fabricants peuvent également « gonfler » l’indice de leurs produits en se contentant d’appliquer la loi, explique l’association. Les constructeurs de lave-linges, par exemple, peuvent répercuter sur la note de l’indice le simple fait de répondre à leur obligation « d’assurer la disponibilité de pièces de rechange pendant au moins 10 ans ».
La réglementation sur l’affichage non appliquée
Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir explique qu’une grande majorité des vendeurs en ligne ne répondent pas encore à leur obligation d’afficher le fameux indice de réparabilité. Ainsi, ce sont seulement 42% des produits mis en vente qui possèdent un logo visible à proximité du prix. Si Leroy-Merlin et Boulanger font figure de bons élèves (100% et 95%), ce n’est pas du tout le cas pour Amazon (22%) et Carrefour (0%). Il faut dire que les contrôles officiels pour vérifier le respect de la loi ne s’appliqueront que début 2022…
Enfin, les distributeurs doivent mettre la grille de calcul à disposition des consommateurs qui le demandent. Pourtant, la comparaison au moment de l’achat sur le critère de la réparabilité n’est possible que si l’indice est bien affiché, et que la grille est facilement accessible (avec un logo cliquable par exemple). Or, l’association affirme que seuls 28% des produits répondent à cette double condition.
Réviser l’indice et imposer une grille de notation accessible
C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics de réviser la construction de l’indice de réparabilité afin qu’il reflète réellement l’aptitude d’un produit à être réparé. Elle veut également imposer aux vendeurs de rendre la grille de notation directement accessible aux consommateurs.
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