
Début 2024, Altice France annonçait un accord avec ses créanciers visant à alléger sa dette colossale de 24,1 milliards d’euros. Le plan prévoit une réduction de 8,6 milliards, ramenant l’endettement à 15,5 milliards d’euros. En contrepartie, les créanciers se voient céder 45 % du capital de l’entreprise.
Ce plan, validé dans le cadre d’une procédure de sauvegarde accélérée par le tribunal des activités économiques de Paris, inclut l’ensemble des entités du groupe, dont SFR, SFR Fibre et Completel selon Le Monde avec l’AFP . Cette inclusion généralisée a suscité de vives critiques de la part des représentants du personnel.
Opposition syndicale et réserves du parquet
Le ministère public avait pourtant demandé l’exclusion des filiales SFR, SFR Fibre et Completel considérant qu’elles n’étaient pas directement concernées par l’endettement contracté. Une position partagée par plusieurs syndicats, notamment la CFDT, qui dénoncent une manœuvre visant à faire porter à ces entités rentables le poids d’une dette qui ne leur revient pas.
Pour Altice, contrôlé par Patrick Drahi, cette restructuration est essentielle à la survie du groupe. Le groupe insiste sur le fait que cette manœuvre reste purement financière, sans impact opérationnel ou social immédiat. Le plan bénéficie du soutien de l’ensemble des créanciers, condition indispensable à sa validation. Toutefois, le scepticisme reste de mise, notamment concernant l’avenir de SFR.
Alors que des spéculations persistent sur un éventuel rachat de SFR, son PDG Arthur Dreyfuss affirme qu’aucun processus de vente n’est en cours, ni même envisagé. Une déclaration prudente, alors que certains concurrents du secteur télécoms, comme Orange, se disent favorables à une concentration du marché français autour de trois acteurs majeurs.