« Une boucherie sociale, 70 % des postes menacés » : la CFDT dénonce les conséquences du plan de restructuration chez SFR

Alors que le tribunal des activités économiques de Paris a validé le plan de restructuration de la dette d’Altice France, la CFDT monte au créneau. Olivier Lelong, représentant du syndicat chez SFR, alerte sur les risques sociaux majeurs d’un projet qui pourrait selon lui aboutir à une « vente à la découpe ».

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La validation du plan de restructuration d’Altice France par le tribunal des activités économiques de Paris ne passe pas auprès des syndicats. Pour Olivier Lelong, représentant de la CFDT chez SFR invité sur BFM Business, cette décision entérine une stratégie de démantèlement du groupe et fait peser une menace sans précédent sur l’emploi.

Début 2024, Altice France avait trouvé un accord avec ses créanciers, visant à réduire sa dette abyssale de 24,1 milliards d’euros à 15,5 milliards. En échange, les investisseurs devaient obtenir 45 % du capital, Patrick Drahi conservant la majorité. Ce plan nécessitait cependant une validation judiciaire dans le cadre d’une procédure de sauvegarde accélérée, afin de lui conférer un cadre légal. Le tribunal vient d’y donner son feu vert, incluant dans le périmètre de l’accord plusieurs filiales stratégiques : SFR, SFR Fibre et Completel.

Or, pour les syndicats, cette inclusion est inacceptable. Selon Olivier Lelong, la décision de justice ne tient pas compte de la réalité sociale du groupe. « Ce n’est pas le scénario que nous espérions », confie-t-il, pointant du doigt une démarche qui ouvre la voie à une revente morcelée de SFR, et inévitablement à une casse sociale majeure. Il parle même d’une « vente à la découpe qui se transforme en boucherie sociale puisqu’il y aura énormément de doublons ».

Une menace directe sur l’emploi

Le représentant syndical estime que le tribunal aurait dû aller au-delà du cadre strictement juridique et s’interroger sur les causes de la dette colossale accumulée par Altice. « Le jugement valide dix ans de gestion très aléatoire, pour ne pas dire catastrophique, sans jamais poser la question de l’avenir réel du groupe ni des salariés », déplore-t-il. Il regrette également que l’emploi ait été totalement absent des discussions : « Le grand oublié de ce plan, c’est l’humain. »

Pour la CFDT, le danger est immédiat estimant que jusqu’à 70 % des postes pourraient être supprimés en cas de rachat de SFR par un concurrent.

Vous basculer 5 millions d’abonnés sur un réseau, ça ne crée pas d’emplois a priori puisque les réseaux sont suffisamment dimensionnés.

Et donc, tous les postes de nos entreprises sont en doublon par rapport aux postes des entreprises qui seront en capacité de nous racheter.

Un scénario qui, selon lui, se soldera par des milliers de licenciements.

Un appel sera déposé

Alors que des discussions informelles sont en cours entre Orange, Bouygues Telecom et Free pour un éventuel rachat, le syndicat appelle à la mobilisation. Un recours sera déposé pour contester la décision du tribunal. « On ne peut pas laisser se dérouler ce plan qui nous emmènera vers des destructions d’emplois », affirme Olivier Lelong.

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