Telefónica prévoit de supprimer plus de 5 000 emplois en Espagne dans le cadre de sa nouvelle stratégie

Selon les syndicats espagnols UGT et CCOO, l’opérateur historique espagnol a présenté un projet de suppression de 5 040 emplois. Cette mesure toucherait une part significative des effectifs dans ses principales entités : 41 % chez Telefonica España, 31 % chez Telefonica Moviles, et 24 % chez Telefonica Soluciones. Au total, cela représenterait environ 20 % des 25 000 salariés que compte le groupe dans le pays.

Le service de télévision payante Movistar+ serait lui aussi concerné, avec une réduction estimée à 32 % de ses effectifs.

Des départs sous conditions, exigent les syndicats

Pour les représentants syndicaux, toute mesure de départ devra reposer exclusivement sur le volontariat et s’inscrire dans un cadre de départs anticipés à la retraite. Un nouveau cycle de négociations est prévu, lors duquel la direction exposera ses intentions pour trois autres filiales locales.

Face à la polémique, Telefonica a refusé de commenter publiquement ces annonces.

Une industrie en pleine mutation

Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large de rationalisation dans le secteur européen des télécoms, confronté à une stagnation prolongée de ses revenus, à l’automatisation croissante et à la transition vers la fibre optique. Ces évolutions techniques permettent désormais de fonctionner avec des effectifs réduits.

L’an passé, Telefonica avait déjà engagé la suppression de 3 400 postes, générant une économie annuelle estimée à 285 millions d’euros à compter de 2025.

Nouvelle stratégie sous haute tension

Ces coupes font écho au plan stratégique quinquennal récemment présenté par le PDG Marc Murtra. Celui-ci prévoit également une réduction des dividendes versés aux actionnaires dès l’an prochain, afin de réallouer les ressources vers l’innovation technologique et les services numériques.

Alors que les investisseurs réclament une consolidation du secteur, Telefonica semble déterminée à adapter son modèle à un marché devenu ultra-concurrentiel.