Fibre : pour Patrick Chaize, les malfaçons perdurent malgré les promesses faites depuis des mois par la filière

La fibre est victime de nombreuses malfaçons et malgré les promesses faites par les opérateurs et la filière en général, la situation perdure, ce que dénonce Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et Président de l’Avicca.

Le réseau en fibre optique jusqu’à l’abonné est assez récent, la plupart des raccordements – si ce n’est pas la quasi-totalité – ont moins de 10 ans. Mais cela n’empêche pas le réseau d’être déjà rempli de malfaçons et de subir des actes de vandalismes, parfois par ceux qui sont chargés de son déploiement.

Le mode STOC sonne le début des problèmes

Et pour Patrick Chaize, cela proviendrait notamment du mode STOC : méthode où l’opérateur commercial déploie les derniers mètres à la place de l’opérateur d’infrastructure afin d’aller plus vite. Le sénateur juge que le basculement s’est fait en 2017 avec l’arrivée des quatre opérateurs nationaux sur les réseaux d’initiative publique (RIP). Jusque là, les équipements étaient préservés des dégradations et les foyers sont raccordés de façon conforme.

Si le mode STOC n’est pas à incriminer en lui-même selon Patrick Chaize, il est pourtant à l’origine de ces malfaçons et détériorations, puisque les raccordements se sont fait « trop souvent au mépris des règles élémentaires de sécurité des intervenants, de qualité des interventions » avec des raccordements « à tout prix« . Bien que ce « prix » ne se reflète pas sur « la rémunération des prestataires », souligne Patrick Chaize.

De plus, en qualité de Président de l’Avicca, il regrette qu’aucune association de collectivités ni collectivité n’aient été associées aux discussions lancées le 5 septembre dernier pour réfléchir aux solutions à mettre en œuvre pour améliorer la situation.

Une proposition de loi

Pour remédier à ces situations, Patrick Chaize a déposé une proposition de loi pour contraindre les opérateurs et les sous-traitants à garantir la bonne qualité des interventions et éviter les dégradations quotidiennes constatées sur les équipements du réseau. Cela permettra d’obtenir une installation conforme chez l’abonné et de réduire le nombre de coupures. Si ce n’est pas le cas, l’abonné pourra suspendre le paiement de son abonnement et même le résilier.

« Il y a quelques semaines, après avoir lu les énièmes bonnes intentions de la filière pour un futur meilleur à la saint Glinglin, j’ai décidé de déposer au Sénat une proposition de loi à visée coercitive. Son but : assurer la qualité et la pérennité des réseaux de communications électroniques à très haut débit en fibre optique, et mieux protéger le consommateur. Déjà signée par 126 sénateurs et sénatrices (liste des signataires, cette proposition enregistrée à la Présidence du Sénat le 19 juillet devrait être prochainement discutée en séance publique ; j’espère que le Gouvernement saura la défendre pour que son vote aboutisse rapidement. »

Patrick Chaize

Voici la proposition de loi déposée par Patrick Chaize :