Fermeture du réseau cuivre : Orange rencontre des difficultés pour faire adopter le 100% fibre
Orange prévoit de fermer totalement le réseau cuivre en France d’ici 2030, obligeant les abonnés ADSL/VDSL/xDSL à passer à la fibre optique plus rapide et plus fiable. Mais le passage au 100% fibre s’avère plus compliqué que prévu pour l’opérateur.
En début d’année, Orange a présenté son plan de fermeture du réseau cuivre en France d’ici 2030, pour remplacer à terme les lignes ADSL par la fibre optique dont le déploiement se poursuit. Au 30 juin 2022, on compte d’ailleurs 32 millions de foyers éligibles au très haut débit en France, selon les données de l’Arcep.
Mais le projet ambitieux de l’opérateur historique de faire passer les foyers français de l’ADSL à la fibre optique s’annonce encore plus complexe que prévu.
Un calendrier très précis pour Orange
Lors de l’Université du THD qui s’est déroulée à Toulouse les 5 et 6 octobre derniers, les acteurs de la filière ont évoqué de nombreuses problématiques dont celle de la fermeture du réseau cuivre.
L’opérateur historique envisage d’entamer la coupure technique de son réseau ADSL à partir de 2024, mais cette coupure a déjà été faite dans six communes de l’Hexagone :
- Ardennes (08) : Gernelle, Issancourt-et-Rumel, Vivier-au-Court, Vrigne-aux-Bois
- Nord (59) : Provin
- Yvelines (78) : Voisins-le-Bretonneux
Ces communes n’ont pas été choisies par hasard : elles bénéficient d’une bonne couverture en fibre et la plupart des foyers y sont déjà raccordés. De plus, comme l’a souligné Muriel Germa, directrice du pilotage infrastructure cuivre chez Orange, le choix de ces communes a été motivé par ”la diversité de leurs configurations : rural diffus, urbain dense, avec des entreprises, différents opérateurs d’infrastructures…”.
On pourrait penser que dans ces communes, l’abandon de l’ADSL au profit de la fibre soit une tâche relativement aisée. Et pourtant, franchir le cap de 90% d’abonnés à la fibre s’annonce plus compliqué que prévu pour Orange. L’une des raisons est le calendrier très précis de l’opérateur qui laisse “quelques mois pour décider d’un nouvel abonnement », ce qui est « long pour un particulier et il va se décider au dernier moment », explique Muriel Germa avant de rajouter « c’est peu pour un opérateur d’infrastructures“.
Un manque d’informations sur les abonnés ADSL
L’autre difficulté rencontrée par Orange est le manque d’informations sur les abonnés ADSL actuels. Pourtant, elles sont nécessaires pour avertir les foyers de la fermeture du cuivre et donc du passage obligatoire à la fibre. Lors de l’Université du THD, Fabrice Douez, président du syndicat mixte du Nord Pas-de-Calais, propose d’accéder à ce type d’informations comme cela avait été fait pour le passage à la TNT.
En ce qui concerne les foyers en dehors des maisons individuelles, la tâche se complique encore plus. Les acteurs de la filière reconnaissent que faire pression sur les copropriétés qui refusent de signer les conventions pour amener la fibre au logement ou la faire passer en façade est très difficile. Il faut dire que les acteurs du numérique ne sont pas vraiment en mesure de les faire changer d’avis autrement que par le dialogue.
Quelles solutions ?
Pour Orange, l’ordre du jour est alors de trouver des solutions pour faire plus facilement et rapidement adopter la fibre à travers le pays, notamment pour ceux qui n’auront plus d’accès ADSL d’ici quelques années.
La première solution est d’établir un schéma de dialogue plus clair. Pour Orange, c’est l’opérateur fournissant l’accès internet qui doit faire la première prise de contact, et si une opposition se produit les élus pourront être sollicités. Reste maintenant à tomber dans des communes où les élus sont en faveur du déploiement de la fibre, ce qui n’est pas le cas partout.
Fabrice Douez explique que “A Provin il y a eu des réunions de quartier, les élus étaient très impliqués mais il ne faut pas s’attendre à ce que cela se reproduise partout, cela se passe ‘trop’ bien à Provin si je puis dire”. Dans d’autres communes, les élus se montrent plus réfractaires à l’arrêt de l’ADSL : 2 maires sur 181 ont même refusé de participer au test d’arrêt du cuivre en 2023, rapporte Univers Freebox.
Quoi qu’il en soit, les acteurs de la filière et les élus locaux ambitionnent de mettre en place une campagne nationale d’information portée par l’État, qui sera aussi diffusée à la télévision, exactement comme lors du passage à la TNT en 2005.
Le passage « forcé » à la fibre semble « officiel » pour 2030. Pourquoi tergiverser sur le sujet ? Si la décision technique est prise et légale, expliquons clairement aux abonnés (connus puisqu’ils ont un n° d’abonné, donc facturés) qu’il n’y a pas d’autres solutions et qu’ils doivent se soumettre. Le prix, au regard du nombre d’abonnés, pourrait probablement être équivalent au filaire actuel.
Rappelons que si les « antennes-relais » sont efficaces, ce qui devrait être prioritaire, il est possible de se passer de la fibre.
Personnellement, je suis abonné fibre en résidence principale et j’utilise, lors de déplacements fréquents, mon téléphone portable comme relais pour regarder des films moyennant quelques gigas supplémentaires à mon abonnement… et cela fonctionne très bien.
ce qui m’ennuie dans le passage « forcé » à la fibre, c’est que l’on augmente de cinq € (dans mon cas) le prix de l’abonnement alors que la fibre ne m’apporte rien de décisif. En VDSL j’ai u débit descendant de 52 Mb bien suffisant pour mes besoins personnels. Mais comme je demeure dans une commune appelée à perdre le cuivre je dois en passer par là.
Je comprends que cela ne plaise pas à tout le monde.
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