Fibre : l’AOTA, l’EBEN, le CDRT et InfraNum appellent à une nouvelle régulation sur le marché entreprise

Quatre associations se sont unies afin d’envoyer un courrier à l’Arcep concernant son projet d’évolution de la régulation pour 2024-2028. Elles appellent à « une nouvelle régulation résolument pro-concurrence et pro-innovation ».

Le Plan France Très Haut Débit a permis de déployer la fibre optique très rapidement sur le territoire malgré des couacs. Mais malgré une couverture assez large en fibre optique, la numérisation des entreprises est encore à la traîne et l’annonce de la fermeture du cuivre inquiète les professionnels du secteur.

Un marché dynamique, sauf chez les pros

L’Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA), la Fédération des entreprises du bureau et du numérique (EBEN), le Club des dirigeants réseaux et télécoms (CRDT) ainsi qu’InfraNum se sont joints afin d’envoyer un courrier commun à Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms. Les associations déplorent le manque d’ambition du régulateur concernant le marché entreprise, qui est finalement assez peu concurrentiel.

Aujourd’hui, l’Hexagone bénéficie d’un marché résidentiel dynamique. Le taux d’équipement des foyers est très bon et la concurrence est très forte entre les opérateurs qui augmentent malgré tout leur nombre d’abonnés ainsi que leurs revenus trimestres après trimestres. Ce qui n’est pas vraiment le cas pour le marché entreprise.

Et « malgré les déclarations volontaristes des dernières années » de la part du régulateur, le marché entreprise est toujours très peu concurrentiel, en plus d’être dominé par un duopole Orange et SFR. Dès lors, il apparaît important pour ces quatre associations que l’Arcep prenne le taureau par les cornes et réponde aux fragilités du secteur dès l’an prochain, d’autant plus que le cycle de régulation est dorénavant plus long.

D’autant plus que le cycle qui débutera l’an prochain va comporter un tournant majeur que les opérateurs tiers ne veulent pas louper. La fin du cuivre va obliger les entreprises à migrer sur la fibre optique et à cette occasion, elles sont plus enclines à changer d’opérateur. Elles sont ainsi 43% à vouloir y réfléchir à l’occasion d’un changement de technologie contre 6% pour les entreprises ayant déjà migré, selon le courrier commun. Cela peut donc rebattre les cartes du marché pour les pro.

Les opérateurs alternatifs plus à mêmes d’accompagner les entreprises dans leur numérisation

De plus, une partie des entreprises ne migrent pas par peur de le faire, à hauteur de 40%. Outre les coûts, on peut également penser aux possibles coupures si l’installation de la fibre échoue, et c’est pourquoi les opérateurs membres de l’AOTA ont également leur rôle à jouer ici.

Ce sont des opérateurs de proximité et ils peuvent accompagner la transformation numérique des entreprises qui ont besoin d’offres « sur mesure » et « c’est pourquoi, l’écosystème alternatif foisonnant doit être dynamisé afin qu’aucune entreprise ne soit laissée sur le bord de la route ».

C’est pourquoi les quatre associations « appellent l’Arcep à prendre des actions fortes au bénéfice des entreprises dans le cadre du 7ème cycle d’analyse de marché » afin de rendre la situation concurrentielle plus satisfaisante. Les différentes fédérations demandent à ce que le gendarme des télécoms continue « d’œuvrer à la pérennisation » d’une offre de gros activée qui ne comptait que 50 000 accès à fin 2021, en la rendant plus accessible notamment sur certaines zones.

Des actions spécifiques à mettre en place

L’AOTA, l’EBEN, le CDRT et InfraNum demandent donc des actions spécifiques dans le cadre de la fermeture du cuivre :

• Une information transparente et préavis suffisant sur les zones de fermeture du cuivre
• La mise en place d’une communication neutre et pédagogique à destination des entreprises en associant les acteurs du secteur
• La levée des barrières contractuelles pendant la phase de préavis de fermeture commerciale pour permettre la remise en jeu du marché