Les petits opérateurs à l’assaut d’Orange
Les petits opérateurs réunis au sein de l’association des Opérateurs Télécoms Alternatifs (AOTA) accusent Orange, en position dominante sur le marché pro, de pratiques anticoncurrentielles et de ralentir de ce fait la numérisation des TPE/PME.
Ce sont 47 petits opérateurs régionaux qui ont saisi l’autorité de la concurrence dans l’espoir d’ouvrir le réseau fibre de l’opérateur historique selon Les Echos. Pour les membres de l’AOTA, l’accès ne serait pas suffisant malgré les demandes répétées.
Pour ces opérateurs tiers, Orange userait de pratiques anticoncurrentielles mais aussi également de ralentir la numérisation des entreprises, pourtant un énorme enjeu dans la compétitivité, et la survie, des plus petites entreprises.
Afin de proposer des offres, les petits opérateurs doivent d’abord louer les lignes fibre à Orange ou SFR le plus souvent. Le marché pro est ultra dominé par Orange et SFR arrive en seconde position mais loin derrière. Il n’y a que sur les réseaux d’initiative publique que les opérateurs peuvent échapper à ce duopole.
Mais ces opérateurs estiment qu’ils ne peuvent pas se connecter de façon suffisante au réseau d’Orange et se trouvent ainsi évincés d’un marché qui pèse près de 10 milliards d’euros. Le réseau d’Orange est en effet très largement répandu à travers le territoire avec plus de 10 millions de prises en propre (soit 70% du réseau fibre), ce maillage permet de connecter plusieurs sites d’une même entreprise, ces clients échapperaient ainsi aux petits opérateurs.
Covage a récemment publié une étude indiquant que 23% des TPE-PME sont raccordés à la fibre mais ce chiffre n’est pas forcément très éloigné de la réalité du terrain pour le grand public. Si la fibre est disponible auprès de plus de 12 millions de foyers seuls 5 millions ont un abonnement à la fibre de bout en bout.
Ce n’est pas la première fois qu’un groupement d’opérateurs s’en prend à l’opérateur historique, c’était déjà le cas en 2017 avec Alternative Télécom comme le rappelle le quotidien. Plus tôt cette année, l’AOTA était déjà montée au créneau en demandant la scission d’Orange en deux entités distinctes, une gérant le réseau et l’autre gérant l’opérateur en lui même. Idée qui avait été rapidement écartée par le régulateur des télécoms.
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