Lancée il y a 11 ans pour lutter contre le piratage et notamment le téléchargement illégal, Hadopi a coûté 82 millions d’euros depuis le début pour un résultat très mitigé.
La Haute autorité a publié fin juillet son dernier rapport annuel. Dans celui-ci, elle dresse un bilan de l’année passée et ce qu’elle a apporté. De plus, un retour sur les 10 ans de la Hadopi est fait dans ce rapport, de quoi en apprendre un peu plus sur son rôle et connaître les chiffres.
Selon ce rapport épluché par NextInpact, le montant des amendes prononcées est de 87 000€ depuis 2011. Un point marquant est que près du tiers de ce montant a été prononcé pour la seule année 2019. Ce qui représente un peu moins de 10 000€ d’amende par an en moyenne.
Mais le coût de fonctionnement de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, est largement supérieur à ces chiffres. En effet, en une dizaine d’années, la Hadopi a englouti près de 82 millions d’euros pour son fonctionnement. Ce qui représente 942€ dépensés pour 1€ d’amende selon nos confrères.
Plus de 13 millions d’avertissements
Il faut dire que la Hadopi fonctionne de manière graduée et que malgré les 13 millions d’avertissements envoyés depuis le début, 70% des cas n’ont jamais réitéré après le premier avertissement. Pour le Président de l’autorité, cela démontre l’efficacité de la procédure.
Si les chiffres peuvent lui donner raison, il faut également se dire que ce premier avertissement a été un déclencheur chez de nombreuses personnes qui ont appris à se protéger en utilisant un VPN ou en utilisant d’autres sources pour récupérer des œuvres illégalement.
En effet, la Hadopi ne va relever que les infractions commises via le P2P (peer-to-peer ou pair-à-pair) c’est-à-dire les réseaux comme les torrents ou pour les plus anciens, eMule. Le téléchargement direct ou encore le streaming illégal que ce soit via internet ou via l’IPTV ne sont pas pris en compte et les utilisateurs ne sont pas inquiétés. Si certains se sont donc tournés vers l’offre légale, même si elle est souvent complémentaire au piratage, d’autres changent tout simplement de façon de récupérer les fichiers.
D’après NextInpact, il faut également ajouter le fait que toutes les adresses IP ne sont pas identifiées par les fournisseurs d’accès. Elles sont environ 22,5% à ne pas être traitées pour cause de FAI mais aussi à cause du fait que certaines adresses IPv4 sont natées entre plusieurs clients, rendant la détection impossible.