L’Etat vole au secours de Scopelec
Scopelec est un sous-traitant d’Orange depuis près de cinq décennies mais la société devrait perdre plusieurs contrats suite à un nouvel appel d’offres. L’Etat va voler au secours des salariés menacés par cette perte.
Pour le déploiement et l’entretien de ses réseaux, Orange s’appuie sur de nombreux sous-traitants, notamment Scopelec. La société coopérative et participative la plus vieille de France se voit toutefois perdre plusieurs contrats dans quelques régions, assez pour menacer les emplois.
De nombreuses mises en demeure reçues par la Scopelec
Il y a 18 mois, Orange a lancé un appel d’offres pour le renouvellement de ses contrats pluriannuels de déploiements, ce que l’opérateur fait avant l’échéance de ces contrats. Mais Scopelec a finalement perdu plusieurs de ses contrats.
La société ne sera pas renouvelée dans plusieurs régions, ce qui devrait se traduire par un manque à gagner d’environ 150 millions d’euros par an pour la Scop, sur un chiffre d’affaires attendu de 470 à 480 millions d’euros, soit un revenu amputé du tiers.
Pour Orange, le choix de ne plus faire appel à Scopelec serait dû à des manquements dans certaines zones, la société ayant reçu « plusieurs dizaines de mises en demeure » pour ses travaux et l’opérateur a fait le choix de s’en passer mais pas totalement puisque la Scopelec est toujours l’une des « six entreprises majeures retenues pour ces travaux ».
Orange assure que cela ne perturbera pas l’emploi puisque les salariés devraient passer de la Scopelec a un autre sous-traitant qui aura gagné les contrats, mais des différences pourraient exister entre l’ancienne et la nouvelle entreprise.
Un cri d’alarme
Toutefois, la Scopelec ne compte pas en rester là et pousse un cri d’alarme sur BFM Business et sur Le JDD. « Cette perte brutale d’activité met en péril notre société, nos 3.600 emplois sont menacés. L’enjeu des prochaines semaines, c’est d’éviter le plus grand plan social de l’année et la disparition de Scopelec » annonce la direction auprès du JDD.
De nombreuses sollicitations d’élus ont eu lieu dans les régions concernées, à savoir en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine et en Bourgogne-Franche-Comté mais aussi directement auprès de Bercy.
Du côté du ministère de l’Economie, le dossier a été transmis en fin d’année au Ciri, le comité interministériel de restructuration industrielle, afin de tenter de trouver une solution pour préserver les emplois menacés par la perte des différents contrats.
« Sur la masse salariale de Scopelec, 1 500 postes sont clairement touchés, nous allons faire en sorte d’organiser des transferts de contrats de travail avec reprise d’ancienneté vers les cinq nouveaux attributaires des contrats d’Orange, la chance veut que ces métiers soient en tension » analyse une source du Journal du dimanche. Sur les 1 500 postes, 800 auraient déjà été repris par les nouveaux attributaires de ces marchés et les discussions concernant l’autre moitié des salariés menacés doivent reprendre cette semaine.
Christel Heydemann déjà interpellée
Alors que Christel Heydemann n’a pas encore été officialisée au poste de directrice générale d’Orange, Anne Vernat directrice d’exploitation de la Scopelec l’interpelle déjà. Elle demande une nouvelle concertation avec l’opérateur afin qu’elle puisse revoir l’ensemble des solutions qui permettraient à la Scopelec de résister et de continuer à protéger l’emploi des 3 600 salariés de la société.
Le cri d'alarme de Scopelec
La SCOP est menacée par la perte de contrats d'exploitation et de maintenance d'Orange
Il faut que Christel Heydemann "revoit l'ensemble des solutions qui nous permettent demain de résister"
💬 Anne Vernat, directrice d'exploitation de Scopelec pic.twitter.com/fH9BloRS7Z
— BFM Business (@bfmbusiness) January 24, 2022
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