Deux pères de famille accusés de pédophilie pour des photos envoyées à des médecins qui sont restées sur leur cloud
Lorsque vous prenez une photo, elle peut être transférée automatiquement sur le cloud, ce qui peut engendrer des problèmes comme l’ont récemment vécu deux pères de familles américains. Ils ont été soupçonnés à tort de pédophilie.
En février 2021, en plein confinement aux Etats-Unis, un père de famille s’inquiète de la santé de son fils et prend rendez-vous avec le médecin via visioconférence comme cela a beaucoup été pratiqué à cette période.
Un rendez-vous en visio
L’infirmière du cabinet médical a alors demandé à la famille de l’enfant de prendre des photos des parties concernées, au niveau de l’aine, et de les envoyer au médecin afin qu’il puisse les examiner avant le rendez-vous.
La mère de famille s’est alors saisie du téléphone de son mari pour faire des photos en gros plan et les envoyer ensuite au cabinet médical. Les photos étaient assez explicites puisqu’il fallait montrer au mieux les problèmes.
Une histoire banale qui aurait pu en rester là, d’autant plus que l’enfant a pu être soigné et que tout est rentré dans l’ordre mais cela a pris une toute autre tournure. Les photos du père de famille, Mark, ont été envoyées sur le cloud automatiquement comme cela peut être fait directement par votre téléphone Android ou votre iPhone.
Et c’est là que les problèmes ont commencé. En effet, les données envoyées sur les clouds sont scannées afin de détecter des photos qui seraient à même d’être du contenu d’abus sexuels sur enfants, connu également sous le nom de dispositif CSAM (child sexual abuse material) et les photos envoyées au médecin ont donc, en toute logique, été identifiées comme telles.
Le père l’a découvert après que l’accès à son compte Google ait été restreint quelques jours seulement après que les photos aient été prises, en raison d’un « contenu préjudiciable » qui constitue « une grave violation des politiques de Google et pourrait être illégal » comme le relate le New York Times qui rapporte l’histoire de cette famille.
Puis le chaos
Il a ainsi perdu l’accès à ses photos en ligne, ses courriers électroniques, ses contacts enregistrés sur le cloud mais également à son abonnement téléphonique puisque Mark passait par Google Fi. Il a fait le rapprochement avec les photos de son fils prises quelques jours auparavant et il pensait que le problème serait réglé rapidement, en ayant accès à un humain plutôt qu’au traitement automatique des données par les algorithmes de la firme américaine.
Cependant, Google n’a pas accédé à sa demande et a même signalé une autre de ses vidéos prise auparavant et l’a transmise à la police de San Francisco. Cette dernière a envoyé un courrier à Mark pour lui signifier qu’il avait fait l’objet d’une enquête et que toutes ses données avaient été scrutées par les forces de l’ordre, qui elles n’ont rien trouvé à redire et qui ont déterminé que les photos ne correspondaient pas à un cas de pédopornographie.
La même histoire est arrivée à un autre américain l’an dernier également, Cassio – son pseudonyme en ligne – indiquait que Google lui avait signalé qu’il avait violé les conditions d’accès à ses services.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Toutefois, malgré ce rapport qui l’innocente totalement, le père n’a toujours pas récupéré l’accès à son compte Google ainsi qu’aux services associés comme Gmail, le cloud et son numéro de téléphone chez Google Fi a été résilié.
Cette histoire peut montrer l’importance de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Si la sauvegarde automatique sur le cloud est très pratique, il est également possible de les enregistrer à un autre endroit comme un autre cloud. Cela vaut aussi pour le mail qui peut être pris chez un autre prestataire par exemple et qui ne soit pas son fournisseur d’accès.
L’histoire est arrivée à Mark et à Cassio et elle pourrait arriver à des milliers d’autres personnes sans qu’elles ne puissent se défendre face aux GAFAM. Mark a été innocenté par la police mais il a perdu ses données qui avaient plusieurs années, l’histoire aurait pu être pire, comme un placement d’enfant le temps de l’enquête par exemple.
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