Twitter a du pain sur la planche pour se conformer aux futures législations européennes
Thierry Breton, commissaire européen, a rendu visite à Twitter en Californie jeudi pour lui rappeler qu’il va devoir respecter les futures règles européennes sur les contenus en ligne. Et cela passera par un renforcement de ses équipes de modération, dont une grande partie a été licenciée.
Alors que de nouvelles législations européennes très ambitieuses vont bientôt entrer en vigueur, le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA), les plateformes du web vont devoir s’y conformer. Mais pour certaines, le chemin sera plus difficile que pour d’autres.
C’est notamment le cas de Twitter qui, depuis l’arrivée d’Elon Musk, s’est métamorphosé. Parmi les mesures drastiques prises par le milliardaire pour rendre l’oiseau bleu plus rentable, on retrouve des licenciements massifs, en particulier au niveau de la modération de la plateforme, laissant le champ libre aux contenus haineux et à la désinformation.
Or, l’Europe veut réguler le web et mettre fin à ces pratiques qui se répandent très rapidement et sèment parfois le chaos. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Twitter a du pain sur la planche.
Une modération sans faille
Les deux nouvelles législations européennes, le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA) entreront en vigueur le 25 août prochain et viendront réguler les services et les marchés du web. Il s’agit des règles les plus ambitieuses et strictes jamais connues dans l’ère des réseaux sociaux et Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, en a bien conscience.
C’est pourquoi il a décidé jeudi de rendre visite à Twitter en Californie pour lui rappeler la longue liste de règles à respecter d’ici deux mois. Parmi elles, on retrouve une obligation de retirer « promptement » tous contenus illicites ou préjudiciables pouvant porter atteinte à la sécurité et la santé mentale des utilisateurs.
Le commissaire affirme avoir insisté avec Twitter sur les points les plus critiques, notamment « tout ce qui a trait à la maltraitance des enfants, qui est un sujet très brûlant pour nous en Europe, ainsi que de la désinformation lors des élections », d’après l’AFP.
Quid de la liberté d’expression à la Musk
Si les autres géants du web, dont Meta (Facebook, Instagram…), TikTok et YouTube, sont logés à la même enseigne, Twitter inquiète le plus car Elon Musk a procédé à des vagues importantes de licenciements durant les derniers mois. L’équipe chargée de la modération est désormais beaucoup plus petite qu’auparavant, ce qui pose de sérieux doutes quant à la modération sur le réseau social.
Il faut dire qu’en plus de vouloir rendre Twitter rentable, Elon Musk veut rétablir la liberté d’expression sur le web à travers Twitter. Mais cette quête divise car elle signifie donner à quiconque la liberté de s’exprimer sur la plateforme, y compris aux adeptes des théories du complot, aux discours haineux et à la désinformation.
Twitter va alors devoir mettre les moyens en œuvre pour se conformer au DSA et au DMA d’ici fin août. Thierry Breton a alarmé le patron du réseau social à ce sujet en avançant que « si la technologie n’est pas prête, ils doivent disposer de suffisamment de moyens pour combler l’écart ».
Malgré ces inquiétudes, Elon Musk a affirmé en début de semaine sur France 2 que Twitter allait bien respecter les futures législations européennes. Reste à voir s’il tiendra sa promesse.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.