Facebook : de nouvelles révélations viennent entacher le réseau social
Les révélations s’enchaînent en ce qui concerne Facebook. Après celles d’une ancienne employée du réseau social, c’est au tour d’une autre personne du groupe de porter des accusations. Cette fois-ci, on reproche à Facebook de préférer le profit plutôt que la modération des contenus.
Le groupe de Mark Zuckerberg est à nouveau en difficulté. Il faut dire que ces dernières semaines, il a dû faire face à de nombreux problèmes. La lanceuse d’alerte Frances Haugen, ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, avait révélé des documents internes au Wall Street Journal.
Nous apprenions alors que le réseau social effectuait des recherches sur les effets de son application Instagram sur les adolescents. Et ces recherches montraient que les effets pouvaient être néfastes sur la santé mentale des plus jeunes, allant jusqu’à empirer le rapport à son corps d’une ado sur trois par exemple. Frances Haugen accuse également la plateforme de choisir le profit plutôt que la sécurité de ses utilisateurs, et indique que Facebook a reconfiguré ses algorithmes pour privilégier la croissance. Cela aurait d’ailleurs pu mener à l’assaut du Capitole en janvier 2021.
Alors que la lanceuse d’alerte était auditionnée par le Sénat américain en début de mois, le groupe Facebook a connu une immense panne le lendemain. Cette panne d’environ 6 heures avait touché tous les services de l’entreprise (Instagram, WhatsApp, Messenger…) et avait fait perdre des milliards de dollars à Facebook.
A présent, un autre employé de la plateforme a témoigné contre son employeur, selon Les Echos. Il l’accuse de faire passer ses profits avant la modération des contenus, preuves à l’appui. Cela arrive alors que Facebook doit présenter ses résultats financiers aujourd’hui et détailler ses projets, comme le fait qu’il pourrait changer de nom d’ici quelques jours pour mieux refléter ses travaux dans le métaverse…
Les profits avant la modération
Le week-end dernier aux Etats-Unis, Facebook a fait parler de lui dans la presse américaine. De nouveaux documents internes sont venus confirmer les récentes accusations de Frances Haugen. Et ces rapports montrent entre autres que les équipes de Facebook avaient conscience que la diffusion de messages haineux sur le réseau social engendrait des émeutes comme le Capitole en début d’année ou encore celles en Inde en 2020.
Le nouveau lanceur d’alerte vient de témoigner auprès de la SEC, l’autorité boursière américaine, d’après le Washington Post. Il aurait signé sa déposition le 13 octobre soit une semaine après les accusations de Frances Haugen devant le Congrès américain. L’homme en question relate des propos tenus en 2017 par un membre de l’équipe communication de Facebook, Tucker Bounds. A ce moment-là, la plateforme devait gérer une polémique sur l’interférence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016. D’après le lanceur d’alerte : « Ce sera un feu de paille. Des élus vont râler. Et d’ici quelques semaines, ils seront passés à autre chose. En attendant, on imprime de l’argent au sous-sol et tout va bien ».
En fait, les efforts de lutte contre la désinformation étaient régulièrement détruits par les responsables de Facebook, tout comme les discours haineux et d’autres contenus qui auraient été problématiques par peur de mettre en colère Donald Trump et ses alliés politiques. Problématiques également car ils ne voulaient pas perdre l’attention des utilisateurs de la plateforme, source de revenus.
Facebook aurait par ailleurs eu conscience de la radicalisation de ses utilisateurs et de la désinformation en lien avec l’élection présidentielle américaine de 2020, mais sans réagir pour autant. On se souvient par exemple de la rumeur selon laquelle l’élection avait été truquée, puis de l’assaut du Capitole, et enfin du bannissement de Trump sur de nombreuses plateformes dont Facebook. Or, le groupe aurait pu mieux anticiper tout cela, d’après certains de ses employés.
Ces nouvelles révélations arrivent alors que Facebook doit présenter ses résultats financiers pour le troisième trimestre de l’année, ce lundi. De plus, ce jeudi 28 octobre, l’entreprise américaine pourrait bien annoncer un changement de nom pour mettre en avant ses projets dans le métaverse, un monde virtuel qui pourrait être l’avenir d’internet. Une décision certainement stratégique pour Facebook afin de ne pas trop s’attarder sur ses déboires…
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