D’après un nouveau rapport de l’Arcom, la télévision ne représente pas assez la société française que ce soit concernant l’origine, le sexe, le handicap, la précarité, la catégorie professionnelle, l’âge ou encore le lieu de résidence.
L’Arcom, qui est né de la fusion entre le CSA et la Hadopi, rend compte au Parlement des actions des éditeurs de télévision et de radio en matière de représentation de la société française, mais aussi de lutte contre les discriminations.
Le régulateur de l’audiovisuel et du numérique vient de remettre son nouveau rapport concernant 2021, réalisé à partir du visionnage de 19 chaînes de la TNT. Cela fournit une photographie à un instant donné de la représentation de la diversité sur les écrans.
Les résultats permettent aux éditeurs d’avoir une idée de l’image qu’ils renvoient de la société et donc de mieux nourrir leurs antennes de personnes diverses et de programmes représentatifs de la diversité sociale.
Une présence particulièrement faible des personnes « non-blanches »
Et les résultats pourraient être bien mieux. Tout d’abord, les personnes perçues comme « non-blanches » ont été moins représentées en 2021 à la télévision, avec 14% contre 15% en 2020. Leur présence est « particulièrement faible » sur les chaînes d’information en continu (10%).
Si les personnes vues comme « non-blanches » tiennent un place plus importante dans les rôles à connotation négative (22%) que dans ceux à connotation positive (18%), leur proportion dans des rôles de héros est plus importante que chez les personnes vues « comme blanches », indique l’Arcom. De plus, 43% des personnes ayant une attitude à connotation négative dans les programmes d’information sont vues comme « non-blanches ».
La représentation du handicap encore « marginale »
Pour ce qui est de la représentation des femmes, leur présence à la télévision est stable (39%) et leur proportion est plus importante sur les chaînes historiques (44%).
La représentation du handicap, quant à elle, reste « marginale » d’après le régulateur. En effet, seulement 0,8% du total des individus en 2021 est en situation de handicap.
« Les politiques de ressources humaines des entreprises de médias audiovisuels, de plus en plus favorables à l’inclusion des personnes handicapées au sein de leurs entreprises, ne trouvent pas leur pendant à l’écran. »
Une image très urbaine de la société
Le régulateur constate que la situation de confinement en avril 2021 n’a pas eu d’impact sur l’état des représentations à la télévision. La hausse des personnes en situation de précarité (1,1% soit 0,3 point supplémentaire par rapport à la période hors-confinement – 0,8%) reste toutefois bien en-dessous des réalités sociétales.
Pour ce qui est du lieu de résidence, l’Arcom déclare que la télévision donne à voir une « image très urbaine de la société » avec cependant des déséquilibres. Les habitants des centres-villes y sont très largement représentés (65%) contrairement à ceux des banlieues (4%) tandis que les habitants des villages représentent 13% des personnes à l’écran (diminution de trois points par rapport à 2020).
Les plus âgés et les plus jeunes encore sous-représentés
Le rapport pointe qu’en 2021, les plus de 65 ans représentent 5% des personnes analysées alors qu’ils constituent la tranche d’âge la plus importante en France.
Cela est même accru pour les femmes, qui voient leur représentation considérablement diminuer à partir de 50 ans (40% des femmes ont entre 35 et 49 ans, 15% entre 50 et 64 ans). Les plus jeunes sont quant à eux représentés à hauteur de 10%.
Enfin, le régulateur indique que les catégories socioprofessionnelles représentées à l’écran « ne sont toujours pas le reflet de la réalité ». Les catégories socioprofessionnelles supérieures sont en effet surreprésentées (75%) au détriment des catégories inférieures (10%) et des inactifs (15%).