Piratage sportif : vers la création d’un délit spécifique ?
Depuis la reprise de la Ligue 1, de nombreux sites pirates ont été bloqués mais face à ce jeu du chat et de la souris, les ayants droit souhaiteraient des réponses encore plus rapides.
Cette année, le nombre de sites diffusant des contenus sportifs qui ont été bloqués a été très élevé et le phénomène s’est accentué au début de la nouvelle saison de Ligue 1 courant août.
Bloquer en temps réel
Rien que cette année, plus de 1 341 noms de domaines ont été bloqués mais pour les ayants droit et la Ligue de football professionnel (LFP), ce chiffre serait insuffisant d’après Le Monde.
Pour une réponse encore plus rapide, l’Association pour la protection des programmes sportifs appelle à la création d’un « délit spécifique » pour le piratage ainsi qu’à une modification de l’article L. 333-10 du code du sport. Le but de la manœuvre serait d’obtenir « des blocages en temps réel des adresses IP et un processus automatisé de bout en bout qui permettrait de gagner en réactivité » selon Sarah d’Arifat, directrice juridique de beIN Sports France.
Pour cela, les acteurs rêveraient de suivre les modèles britannique et italien où le blocage des sites est plus rapide et systématique mais il faudrait faire appel à des acteurs du privé pour prendre le relais du régulateur qui n’a pas les moyens humains et financiers de le faire, encore moins le week-end.
L’argent est le nerf de la guerre et pour DAZN il y aurait urgence. Si la plateforme est parvenue à acheter les droits pour un prix moins élevé que ce que la LFP espérait, elle ne parvient pas à les rentabiliser.
DAZN aurait dans les 500 000 abonnés tandis qu’il pourrait y en avoir autant qui regardent illégalement le championnat français. Un manque à gagner considérable pour l’acteur qui s’est lancé dans le football hexagonal mais heureusement pour lui, si les résultats ne sont pas là d’ici la fin de l’année prochaine, il pourra se retirer avant la fin des droits. De quoi limiter les dégâts mais cela devrait encore compliquer la revente de ces droits.