Quelques heures avant l’annonce de Disney+ autour de sa nouvelle fenêtre de diffusion qui passe de 17 à 9 mois, Maxime Saada – Président du directoire du groupe CANAL+ – fustigeait le financement de la firme américaine.
Un chèque qui va au delà des obligations
Interrogé par la commission culturelle du Sénat celui qui dirige CANAL+ sur 10 ans est donc revenu sur les financements mis sur la table des deux côtés en évoquant « un petit sujet ». En effet, chaque année CANAL+ finance le secteur à haute de 220 millions d’euros et obtient de fait une fenêtre de diffusion des films six mois après leur sortie au cinéma.
Cependant, Disney financerait à hauteur de 35 millions d’euros par an pour sa part pour obtenir la nouvelle fenêtre à 9 mois d’après Maxime Saada. Un énorme déséquilibre que le patron de la chaîne cryptée ne semble pas digérer.
Et il laisse planer la menace d’une baisse. Premièrement, parce que CANAL+ va beaucoup plus loin que son obligation réelle. En versant 220 millions d’euros par an, CANAL+ donne plus du double que le financement réel qui se situerait plutôt autour des 100 millions d’euros par an.
Deuxièmement, CANAL+ menace à nouveau de scinder en deux ses activités de diffusion avec d’un côté le cinéma et de l’autre le sport. Ce qui aurait mécaniquement pour effet de faire passer l’obligation à 50 millions d’euros par an. Un budget divisé par quatre par rapport à l’actuel.
Un sujet qui est à l’étude dans le groupe et qui pourrait ne pas seulement rester au stade de menace. Pour rappel, Maxime Saada avait déjà menacé de faire quitter les chaînes payantes du groupe de la TNT et c’est désormais chose faite à compter du mois de juin.
Ces mots ont été prononcés quelques heures avant la signature de l’accord entre Disney+ et la filière avec un engagement d’un investissement à hauteur de 25% du chiffre d’affaires net annuel réalisé en France. Des rumeurs laissaient déjà planer cette nouvelle fenêtre de diffusion mais il serait intéressant de connaître l’avis de Maxime Saada maintenant que cela a été signé.