Signature de l’accord entre le cinéma et la télévision, CANAL pourra proposer les films plus rapidement

Après de nombreux rebondissements et le groupe CANAL qui avait rompu les négociations avec la filière cinéma sur fond de désaccord sur la rémunération par abonné accordée, des accord avaient été trouvés en novembre.

Ce dossier épineux a donc réussi à trouver un épilogue à quelques jours de Noël. Cet accord signé ce 21 décembre sous la houlette du récent Ministre de la Culture et de la Communication, Franck Riester, par les principaux groupes de télévision (dont Orange et CANAL) et des représentants du cinéma, modifie donc les règles de chronologie des médias.

Cette modification de la chronologie des médias est bénéfique pour les chaînes qui vont pouvoir proposer plus rapidement les films après leur sortie en salle. Les règles actuellement en vigueur dataient de 2009, une époque pas si lointaine mais très longue pour le web. A cette époque, Youtube avait une place beaucoup plus faible et Netflix était un petit site de streaming qui permettait surtout de louer des DVD et des Blu-Ray, le site n’avait pas encore dépassé les frontières américaines ou très peu.

Ces règles sont donc devenues obsolètes à mesure que ces acteurs du net sont devenus des géants du net. Et si la chronologie des médias paraît très facile à mettre en oeuvre -on avance seulement les différents créneaux- elle a été en réalité très compliquée à mettre en place, il a en effet fallu des mois voire des années de négociations pour en arriver là.

La signature avec le groupe CANAL a eu lieu en novembre dernier après un apaisement des tensions entre la chaîne cryptée et le cinéma, il ne manquait plus qu’une signature entre Orange, par le biais d’OCS, et la filière cinématographique et c’est désormais chose faite.

Avec ce nouvel accord, le temps pour qu’un film sorti en cinéma se retrouve proposé à la télé, sur support physique ou encore sur une plateforme de vidéo à la demande… est réduit.

Ainsi, un film pourra être mis en ligne sur une plateforme de vidéo par abonnement à partir de 17 mois (ou 15 mois par dérogation) mais seulement si la plateforme prend des engagements dans la production. Pour les chaînes TV, le délai est lui aussi raccourci passant de 28 à 22 mois (20 mois si moins de 100 000 entrées) et la location sera aussi plus rapide, entre 3 et 4 mois alors qu’elle était au minimum de 4 mois jusqu’à aujourd’hui. Le temps avant la diffusion sur les chaînes payantes est là aussi raccourci, le délai actuel de 10 à 12 mois passe ainsi de 6 à 8 mois.

Cette nouvelle chronologie des médias favorise les diffuseurs les plus vertueux et les plus engagés pour le cinéma français mais rien n’empêche Netflix de mettre lui aussi la main à la poche afin de pouvoir proposer les films à partir de 17 mois plutôt qu’à partir de 36 mois, ce qui pourrait d’ailleurs lui être bénéfique en terme d’abonnés.

Signature de l’accord sur la chronologie des médias:
un symbole de la capacité de la filière cinématographique française à s’unir au service de la création, de la diversité culturelle et de l’accès de nos concitoyens aux œuvres. #cinéma pic.twitter.com/SKaLnbIy75

— Franck Riester (@franckriester) December 21, 2018