Pour le patron de M6, il doit y avoir un mouvement de concentration dans la télévision française pour faire face aux plateformes

Alors que le groupe M6 va être mis en vente par son actionnaire principal, son patron explique que le paysage audiovisuel français (PAF) a besoin d’un mouvement de concentration pour faire face aux plateformes.

Le groupe M6 a dévoilé ses résultats pour 2020. Malgré un recul de son chiffre d’affaires, son résultat net est stable par rapport à l’année précédente.

La sixième chaîne a pu montrer qu’elle était résiliente face à la crise sanitaire malgré une baisse de 11% des recettes publicitaires et sans plan social notamment grâce à la diversification du groupe via Bedrock (plateforme technique utilisée notamment par Salto), une participation dans iGraal ou encore Stéphane Plaza Immobilier.

Malgré ces bons résultats, le groupe allemand Bertelsmann souhaite se séparer du groupe audiovisuel français. Plusieurs concurrents ont été approchés à l’instar de TF1, CANAL+ ou encore Altice Médias (BFM, RMC).

Le patron de M6 croit fort à une consolidation du marché en France. « Nous faisons le constat que les choses doivent bouger en France et en premier lieu sur le plan de l’organisation du secteur » a-t-il dévoilé au Figaro.

Il regrette que le PAF n’ait pas bougé depuis des années, pour « préserver des rentes cachées » malgré les talents en France. Il cite notamment Banijay, premier producteur de contenus indépendants au monde mais certaines contraintes bloquent l’émergence d’un acteur puissant au niveau national.

Nicolas de Tavernost croit, tout comme son actionnaire, à une consolidation du marché français qui pourrait « être fort soit au niveau mondial soit au niveau local ». Il ajoute que « si le marché français ne se consolide pas à brève échéance, il sera bientôt laminé par les plateformes comme Netflix ou Amazon ».

Non au démantèlement

Le rachat est encore incertain et certaines rumeurs parlaient d’une scission du groupe M6 entre Vivendi (CANAL+) et Bouygues (TF1) qui se partageraient ainsi le pôle radio pour l’un et le pôle chaînes TV pour l’autre.

Mais Nicolas de Tavernost est contre ce principe de couper le groupe en plusieurs morceaux. Le succès du groupe M6 reposant principalement sur « les synergies TV-radio-digital » qui « sont un des ingrédients essentiels du succès du Groupe ».

Pour lui, M6 sera « le pivot de la consolidation en France ».