Décarbonation du numérique : le gouvernement présente sa feuille de route

Le gouvernement a présenté une nouvelle feuille de route concernant la décarbonation du numérique. Le secteur représenterait 2,5% de notre empreinte carbone et 10% de notre consommation énergétique.

A l’occasion du Haut Comité pour le Numérique Responsable, le gouvernement a réuni l’ensemble des parties prenantes (entreprises, fédérations, ONG, représentants…) afin d’annoncer plusieurs mesures pour réduire notre empreinte environnementale numérique.

Décarboner le numérique

Tout d’abord, le gouvernement a présenté se feuille de route intitulée « décarbonation du numérique » qui propose une série d’actions concrètes et de leviers, afin de faire en sorte que les différents acteurs de la filière soient plus engagés à l’avenir en matière d’éco-responsabilité.

D’autres axes ont également été évoqués lors de cette rencontre comme l’intégration du numérique dans la prochaine stratégie nationale bas-carbone mais celle-ci ne sera publiée qu’en 2024, ou encore le lancement de l’appel à projet EcoNum opéré par l’ADEME.

Concernant la feuille de route, elle suit l’étude de l’ADEME-Arcep qui indique que le numérique représenterait 10% de la consommation électrique française (50 TWh par an) et 2,5% de l’empreinte carbone (17 MtCO2eq par an) avec une croissance qui serait de l’ordre de +45% en 2030 par rapport à 2020.

De plus, elle préconise plusieurs actions pour diminuer l’empreinte carbone du numérique, qui englobe aussi bien les centres de données de Netflix que la construction du dernier téléphone. La construction est fortement abordée puisqu’il s’agit du plus important poste d’émission du secteur avec près des trois quarts du gâteau.

La conception des terminaux est prépondérante dans les actions

La première action aborde la phase de conception et de fabrication des terminaux en augmentant la part des matières premières recyclées, par exemple, tandis que la deuxième et la troisième ciblent la durée de vie, la diminution de la consommation ainsi qu’une amélioration de la prise en charge des terminaux en fin de vie.

D’autres actions concernent la conception des produits en demandant des données plus transparentes ainsi que de promouvoir l’écoconception des produits et services ou d’agir contre l’obsolescence, que ce soit les smartphones mais aussi le matériel pour les centres de données.

Un autre pendant de cette feuille de route se penche justement sur les centres de données, qui représenteraient environ 16% des émissions du milieu, en demandant d’adopter une stratégie pour ces centres avec, par exemple, des systèmes de refroidissement moins énergivores, la réutilisation des friches industrielles, ou valoriser la chaleur des serveurs.

Une réflexion est également portée sur l’adoption d’une stratégie pour les réseaux avec, par exemple, la mise en veille de certaines fréquences, le passage vers la 5G, l’écoconception des box et câbles ou encore l’utilisation de l’IA pour réduire la consommation.

Enfin, la feuille de route va également tenter d’identifier les cas d’usages pour la décarbonation des autres secteurs. Même si le numérique consomme, il peut toujours être utilisé pour verdir d’autres secteurs comme l’agriculture ou encore les transports.