L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, vient de publier une recommandation à destination des diffuseurs (chaînes, plateformes…) afin de les inciter à mieux informer les téléspectateurs concernant l’impact environnemental lié à l’utilisation de ces services.
Dans le cadre d’une loi publiée en 2021, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), en lien avec le régulateur des télécoms (Arcep) et l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME), publie une recommandation destinée aux diffuseurs afin de les inciter à informer les utilisateurs concernant leur impact environnemental.
Inciter les gens à voir des vidéos en moins bonne qualité
Il n’y a donc pas d’obligation pour les diffuseurs pour le moment mais seulement une incitation à le faire. Le message est à destination des chaînes de télévision, les plateformes de type Netflix, Prime Video ou Disney+, et également aux plateformes de partage de vidéos comme YouTube ou TikTok.
Concrètement, les organismes demandent à ce que ces différents acteurs diffusent auprès de leurs utilisateurs des informations générales mentionnant l’impact environnemental qui est lié à l’utilisation des services, grâce aux données disponibles sur le sujet. L’Arcom qualifie cependant les données de l’ADEME de fiables, même si elles ne le sont pas vraiment en général en ce qui concerne le numérique.
Les plateformes et les chaînes devront également donner des informations sur les actions qui ont été mises en œuvre pour réduire leur impact environnemental et dire si elles utilisent des codecs efficaces, si elles ont recours à des serveurs de cache, si elles diffusent des programmes consacrés à l’environnement et à sa protection, et si elles ont recours à des infrastructures durables ou encore des leviers à disposition des utilisateurs avec notamment la mise en place d’une fonctionnalité de sobriété énergétique, et faire en sorte que la qualité d’image par défaut soit sobre énergétiquement.
De plus, les différents services concernés devront indiquer aux utilisateurs ce qu’ils peuvent faire pour réduire leur impact, comme éteindre les équipements lorsqu’ils ne sont pas utilisés, privilégier l’accès via un réseau fixe ou encore leur dire qu’ils peuvent utiliser d’autres qualités d’images pour réduire l’impact.
L’Arcom liste également les différentes manières de communiquer en ce sens auprès des clients avec, par exemple, des bandeaux d’informations lorsque l’utilisateur accède à la plateforme, ou encore la façon de mettre en place les options avec, par exemple, la création d’un mode « sobriété énergétique » qui réduirait la qualité d’image et désactiverait la lecture automatique des contenus.
Enfin, elle propose également la mise en place d’une méthodologie commune entre les différents acteurs pour déboucher sur un affichage homogène sur ls différents services concernés, ce qui permettra d’avoir une cohérence entre les différentes plateformes.
Des mesurettes pour le climat
Si cela peut paraître être une bonne intention, cela ressemble plus à des mesurettes pour le climat. Le gros de l’impact carbone revient aux terminaux et à leur processus de fabrication, la diffusion en elle-même ne compte pas pour beaucoup sur les 2,5% de l’empreinte carbone que représente le secteur.
De plus, les différents acteurs œuvrent déjà pour réduire la taille de leurs vidéos en utilisant notamment des codecs plus efficaces lorsqu’ils sont disponibles ou en les développant en interne. Ce n’est pas dans le but de réduire l’impact climatique mais d’être le plus efficace possible.
Pour un service comme Netflix, parvenir à envoyer le plus de flux possibles à partir d’un seul serveur est un peu le nerf de la guerre et la plateforme s’améliore chaque année sur ce sujet d’ailleurs. Ce n’est donc pas l’Arcom qui changera grand chose à ce niveau.
L’un des vrais leviers à mettre en place serait justement que ces plateformes aient plus de centres de données en France qui a l’une des électricités les moins carbonées d’Europe, voire du monde. En déplaçant les serveurs ici, l’impact serait donc plus faible mais là aussi, des élus s’y opposent bien souvent.