Air France a équipé 30% de sa flotte du Wi-Fi Starlink : une révolution… et une polémique

Air France vient de faire un point d’étape de son partenariat technologique avec Starlink : 30 % de sa flotte est désormais équipée du Wi-Fi très haut débit développé par SpaceX. La compagnie vise un déploiement complet d’ici fin 2026. Une avancée saluée par Elon Musk lui-même, mais qui ravive un débat politique sur la souveraineté numérique en Europe.

Si le choix d’Air France pour Starlink remonte à septembre 2024, la compagnie aérienne vient de franchir un cap important : près d’un tiers de ses avions proposent déjà un accès gratuit à Internet haut débit via les satellites en orbite basse du réseau américain. La totalité des appareils devrait en être équipée d’ici la fin de l’année 2026.

Accessible aux passagers inscrits au programme de fidélité Flying Blue, ce Wi-Fi nouvelle génération permet une expérience fluide à bord : streaming, appels vidéo, navigation et télétravail sans coupure, y compris au-dessus des océans.

Une technologie sans équivalent

Ce bond en qualité de connexion en vol repose sur la constellation Starlink, forte de plus de 9 000 satellites en orbite basse, à environ 550 km d’altitude. Ce positionnement réduit considérablement la latence (20 à 50 ms), tout en garantissant un débit élevé et une couverture mondiale, même dans les zones habituellement mal desservies.

Par contraste, les satellites utilisés jusque-là, comme ceux d’Eutelsat, sont situés à 36 000 km, entraînant des délais bien plus longs et une qualité de service moins stable, surtout en mobilité.

La réaction d’Elon Musk et l’onde de choc politique

Sur le réseau social X, Elon Musk n’a pas tardé à saluer cette avancée avec un laconique mais remarqué « Très bon la France ». Si cette reconnaissance technologique flatte la compagnie, elle a aussi ravivé la polémique autour du choix d’un opérateur américain.


Des figures politiques comme Jean-Luc Mélenchon ou la députée européenne Aurore Lalucq dénoncent une dépendance accrue aux infrastructures américaines et regrettent que le projet européen IRIS², encore en gestation, n’ait pas été préféré.

Un débat sur la souveraineté et la compétitivité

Pour les critiques, le choix d’un acteur comme Starlink pose un risque stratégique : les données transiteraient par un réseau soumis au Cloud Act américain, potentiellement accessible au gouvernement des États-Unis. Des experts alertent également sur le précédent créé par Musk, qui avait suspendu le service Starlink en Ukraine pour des raisons géopolitiques.

À l’inverse, Air France se défend d’avoir agi à la légère. L’entreprise rappelle que ses choix s’inscrivent dans un contexte de compétition mondiale féroce, où les standards de connectivité sont devenus un facteur clé. La compagnie souligne par ailleurs qu’elle reste attentive à l’évolution du marché et ouverte à toute alternative européenne crédible si elle émerge.

Space X en avance… faute de concurrence ?

Au-delà des polémiques, la réalité technique est sans appel : aucun acteur européen ne propose aujourd’hui une solution capable de rivaliser avec les performances de Starlink dans le domaine du transport aérien. Même Eutelsat, pourtant fusionné avec OneWeb, reste à la traîne en termes de nombre de satellites et de débit. De plus, ce projet cible plutôt les entreprises et les gouvernement et non le grand public.

Quant au projet IRIS² de l’Union européenne, il n’entrera en phase active qu’à l’horizon 2030, trop tard pour répondre aux besoins immédiats d’une compagnie comme Air France.

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